De notre envoyé spécial à Sotchi

15 ans, c’est l’âge où on ne contrôle pas encore ses émotions. Perrine Laffont avait laissé naître des espoirs un peu fous en qualification du ski bosse. Elle-même a dû s’imaginer autre chose. Alors, après son run raté lors du premier tour des finales à l’Extreme Park de Rosa Khutor, elle a fondu en sanglots. Ludovic Didier, son coach, l’a serrée dans ses bras pour lui dire «à quel point il était fier d’elle», mais rien à faire, la jeune Toulousaine pleurait encore longtemps après sa course, quand elle est arrivée en zone mixte.

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«C’est décevant de pas faire beaucoup mieux qu’en qualif. J’étais trop dure dans mon ski,, j’ai pas fait de beaux sauts, pas fait un bon temps, je m’en veux…» 15 ans, c’est aussi l’âge où l’on ne se pardonne rien. Il faut tout l’enthousiasme de l’entraîneur de l’équipe de France de ski bosse pour lui remonter (un peu) le moral. «C’est normal d’être un peu déçue, elle a encore fait un run d’échauffement magnifique juste avant de prendre le télésiège, mais elle a été rattrapée par la pression. Tout est positif chez elle, son envie, sa motivation, on va construire pour les prochains Jeux.»

Toute à sa tristesse, la jeune fille a du mal à se projeter aussi loin. «Il y a du positif, c’est sûr, mais beaucoup de négatif aussi. Les JO, c’est un gros événement, il faut être préparée pour réussir.» Lâchée en Coupe du monde sans petites roulettes… en janvier (!), Perrine Lafont n’avait pas encore les armes. Reste le souvenir «d’une cérémonie super jolie, qu’elle n’aurait ratée pour rien au monde», et l'occasion de s’imprégner un peu plus de l’ambiance olympique, puisque les garçons entrent en lice lundi. Dans quatre ans, ce ne sera plus le temps d’apprendre. «Dans quatre ans, ce sera bon», assure Didier. On prend date.