JEUX OLYMPIQUESSotchi 2014 : La France et les sports de glace, c'est quoi le problème?

Sotchi 2014 : La France et les sports de glace, c'est quoi le problème?

JEUX OLYMPIQUESCertains sports se plaignent du manque de moyens de la part de la Fédération...
Julien Laloye

Julien Laloye

De l’un de nos envoyés spéciaux à Sotchi

Cela devait être la grande priorité française du fameux-plan-quadriennal-olympique-qu’on-décrête-à-chaque-fois-que-quelque-chose-ne-marche-pas amenant à Sotchi. Arrêter les frais sur le patinage artistique, lequel ne rapporte rien à la France depuis longtemps, pour investir en masse sur les autres disciplines comme le patinage de vitesse, où les médailles sont distribuées à tour de bras. Et puis on allait voir ce qu’on allait voir.

«Je serais déjà content avec une médaille»

Petit souci, en Russie, on risque de ne rien voir du tout. «Ecoutez, moi je serais heureux avec une médaille, ose à peine Didier Gailhaguet, président de la Fédération concernée. Vous avez des gens qui débarquent de partout, des Coréens qu’on n'avait jamais vus, on a eu beaucoup de blessures récemment…» Où espérer un podium, alors? «Sur nos points forts, le patinage artistique et la danse sur glace. On est compétitifs pour l’épreuve par équipe et le duo Péchalat-Bourzat a de bonnes chances de podium». C’est mal parti sur la première: Morgan Cyprès et Vanessa James se sont excusés «auprès de la France et de l’équipe» pour être passés à côté de leur programme jeudi dans la patinoire de l’iceberg (Les Bleus se retrouvent septièmes, trop loin pour espérer quoi que ce soit). Quant au duo Péchalat-Bourzat, il peut rêver au mieux du bronze à condition de devancer le deuxième duo russe, bon courage.

Le reste? Personne au hockey, ni au curling. Venons-en au patinage de vitesse. Les rares journalistes qui n’ont pas été assez malins pour choisir l’un des hôtels de montagne comme camp de base, ont assisté à une scène cocasse mercredi dans un salon reculé du centre de presse principal. Xavier Sendra ne s’est pas montré lors de la présentation des patineurs. «Problème d’accréditation au village» avancera plus tard le DTN. «Ou alors il ne voulait pas nous voir, plaisante à demi-mots Ewen Fernandez, venu du roller pour connaître le frisson olympique. De toute façon, la première fois que je l’ai rencontré au seul stage que la Fédé a organisé pour nous, il m’a dit «alors, ça se passe bien les vacances», comme si je n’avais rien à faire là». Alexis Contin, quatrième à Vancouver, l’a aussi mauvaise. «Pas un financement depuis quatre ans, rien. On n’a même pas un coach qui nous est dédié ici. Je me demande s’il ne faudrait pas que je coure pour un autre pays.»

Le short-track chanceux au tirage

Réponse de Gailhaguet: «Vous savez, la fédération a le privilège d’avoir un certain nombre de sports qui pourraient rapporter des médailles, mais qui n’ont pas les équipements pour se faire. Par contre, quand on les a, on investit, comme en short track. 100.000 euros par an pour un sport confidentiel, c’est pas si mal.» Un anneau à Font-Romeu déjà opérationnel, des entraîneurs coréens débauchés à prix d’or, le short track a en effet gagné la bataille du patinage. «Ce n’est pas facile de se positionner, avoue Maxime Chataigner. On voit que c’est compliqué pour eux, comme pour les bobeurs à qui on doit donner 15.000 euros quand ils auraient besoin de 150.000 pour un bob compétitif. Mais nous, on est bien lotis, alors…» Alors Thibaut Fauconnet ferait bien de ne pas se rater, la roue peut vite tourner.