SPORTSUn ambassadeur pour le sport, mais pour quoi faire?

Un ambassadeur pour le sport, mais pour quoi faire?

SPORTSJean Lévy a été nommé mercredi ambassadeur du sport par le ministre des Affaires étrangères et la ministre des Sports…
Romain Scotto

Romain Scotto

Son visage n’est connu de personne et à vrai dire, Jean Lévy ne s’en plaint pas. Ancien énarque, ambassadeur à Cuba, ou conseiller de Robert Louis-Dreyfus à l’international, ce fonctionnaire de 64 ans est plutôt un homme de réseaux, prêt à entamer ce que Valérie Fourneyron appelle «la révolution culturelle du sport français». Mercredi, à Paris, il siégeait au côté de la ministre des Sports et de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères lors de son intronisation en tant qu’«ambassadeur du sport français à l’international».

Un poste créé ex-nihilo dont le but est d'améliorer l’image de la France en tant que puissance sportive à l’étranger. «Pendant des années, les élites françaises ne voulaient pas reconnaître le rôle du sport comme instrument de rayonnement, indique Pascal Boniface, chercheur à l’Iris. Que ce soit reconnu par Laurent Fabius, c’est un grand bon en avant. Le sport n’est plus quelque chose à mépriser.»

S'appuyer sur les diplomates

Concrètement, Jean Lévy travaillera avec le réseau diplomatique français. Sa mission est de mobiliser les ambassadeurs pour que le sport devienne l’une de leurs préoccupations permanentes et quotidiennes. Chose qui n’était absolument pas le cas jusque-là. «Il y aura des réunions régulières, des instructions précises, ils feront de la veille sportive comme on fait de la veille économique.» Les ambassadeurs recevront même un tutoriel pour appliquer ce plan d’action.

Pour le président de l’IRB, Bernard Lapasset le changement est capital : «Ils doivent être en contact avec les présidents des comités olympiques nationaux, tisser un réseau pour être dans une relation de confiance avec les acteurs internationaux. Et demain, se demander si on peut être candidat aux JO.» Car à terme, le but est bien de gratter quelques voix au CIO.

Un travail de lobbying qu’assume totalement l’ambassadeur français : «Ce n’est pas un gros mot. On passe notre vie à en faire. Ça a un côté clandestin, gros sous, mais on peut parler de diplomatie d’influence», glisse Levy, décidé à améliorer l’attractivité de la France pour organiser les grands événements. Et si possible éviter d’enchaîner un sixième échec de candidature devant le CIO.