JEUX OLYMPIQUESIls croient aux Jeux Olympiques à Paris en 2024

Ils croient aux Jeux Olympiques à Paris en 2024

JEUX OLYMPIQUESUn groupe de personnalités monte un projet pour une candidature de Paris à l'organisation des JO...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une trentaine de personnalités de la société civile, juristes, entrepreneurs, publicitaires, animent l'association Avant-Garde Paris-2024 dans le but de susciter une candidature aux JO, bousculant ainsi le calendrier des autorités sportives et politiques qui, elles, s'interrogent toujours.

«On a la conviction que ce pays a besoin des Jeux. Cet objectif peut aider à sortir la France de son état de léthargie», juge Thierry Reboul, directeur d'une agence de communication événementielle et co-président du collectif lancé en juin 2013 et qui regroupe notamment Jean-François Vilotte, ancien président de l'Autorité des jeux en ligne (Arjel), Charles Biétry, ex-patron des sports de Canal+, France télévisions et BeIn Sports, ou Jean Hornain, directeur général du Parisien. «Il y a un traumatisme des politiques et des sportifs lié aux échecs des candidatures successives, poursuit-il. C'est pourquoi on voudrait élargir la réflexion à la société civile. Plus on foisonne d'idées, mieux c'est.»

Un livre blanc en préparation

Co-fondateur de l'association avec Jérôme Caille, un autre entrepreneur avec lequel il «partage l'envie de voir les JO en France avant de mourir», Thierry Reboul s'apprête à déposer, en mars, un livre blanc sur les bureaux de la ministre des Sports Valérie Fourneyron, du président du CNOSF Denis Masseglia, et du (de la) futur(e) maire de Paris, les trois co-décisionnaires en matière de candidature olympique de la capitale.

En une cinquantaine de pages seront déclinées presque autant d'idées. Concrètes, comme l'association de la Tour Eiffel à la flamme olympique, l'association entre les plus beaux monuments parisiens et les épreuves sportives les moins médiatiques, la transformation du Champs de Mars en place des médailles ou la délocalisation des épreuves de voile à Marseille, mais également plus conceptuelles avec la valorisation du bénévolat ou le recyclage d'équipements éphémères dans les pays du tiers monde.

«On va agiter des idées. A l'arrivée, tous les dossiers se valent. Personne n'imagine qu'un potentiel dossier américain sera moins bon que le nôtre. On gagnera les Jeux par l'imaginaire et le désir que l'on suscitera», reprend Reboul.

Faire adhérer l'opinion publique

Séduit par les arguments du collectif, Jean-François Vilotte est l'un des rares «institutionnels» du monde sportif à l'avoir rejoint, convaincu d'une «triple nécessité : celle d'une forte adhésion de l'opinion publique qui ne va pas de soi, d'un débat d'idées sur les valeurs que l'on entend promouvoir dans une candidature en matière environnementale, sociétale, intégrative, et enfin le devoir de se décider vite quand, aujourd'hui, le calendrier politique bloque le dossier.»

Du côté des décisionnaires en effet, le message est clair : Il est urgent d'attendre. D'abord l'issue des municipales parisiennes, ensuite de la réflexion sur l'opportunité d'une nouvelle candidature qui doit être achevée avant l'été par le CNOSF. «Pour une fois qu'il y a une démarche concertée entre les partenaires, il faut faire les choses le plus sérieusement possible et se méfier des initiatives non maîtrisées qui peuvent desservir la cause», juge poliment Denis Masseglia. D'autres responsables du mouvement sportif sont moins amènes avec Avant-garde 2024, parfois «menacée» en cas de persistance dans son objectif olympique.

L'incompréhension est totale et il est peu vraisemblable que ses militants voient les idées de leur livre blanc -que beaucoup de destinataires ont juré de ne pas ouvrir- un jour reconnues dans le cadre d'un dossier parisien. «On ne demande rien ou alors une place pour les épreuves d'athlétisme», plaisante Thierry Reboul. Jean-François Vilotte, lui, ne rigole pas en prédisant le pire à ceux qui ne veulent pas entendre : «Ceux qui pensent qu'une candidature est une chasse gardée la condamnent».