PSG: Ibrahimovic-Cavani, les secrets d’une entente parfaite

PSG: Ibrahimovic-Cavani, les secrets d’une entente parfaite

FOOTBALL – Les deux meilleurs buteurs de Ligue1 s’épanouissent côte à côte cette saison au sein de l’attaque parisienne...
Julien Laloye et Romain Scotto

Julien Laloye et Romain Scotto

Pour deux attaquants censés se marcher dessus dans seize mètres carrés, ils s’entendent plutôt bien. Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani font aussi bien l’un que l’autre en L1 (9 buts) et on n’a pas (encore) entendu l’Urugayen se plaindre d’avoir pris du retard dans la course à la carotte en Europe, où le Suédois a pris cinq buts d’avance. Pour l’instant chacun respecte les trois règles qui font un bon duo d’attaquants.

Pas d’incompatibilité technique

Comment intégrer Cavani sans froisser la susceptibilité d’Ibra? Laurent Blanc a tâtonné un peu avant de se décider à jouer en 4-3-3 et exiler l’ancien Napolitain sur un côté. Et ça paie. «On voit bien que Cavani joue pour Ibra, avance Patrice Loko, qui s’y connaît en duo complémentaire –avec Nicolas Ouédec à Nantes. Cavani oriente ses courses en fonction de lui, et à force d’efforts, il arrive à avoir des occasions et à marquer en fin de match.» Quatre buts dans les dix dernières minutes en L1, presque à chaque fois quand le Suédois est parti à la douche. «Il s’adapte, comme j’ai dû faire avec Anderson», raconte Steve Marlet, associé au Brésilien à l’OL. «On n’avait pas le même statut non plus. Sonny, c’était le meilleur buteur du championnat. Ibrahimovic aussi, il est arrivé plus tôt, c’est normal qu’il évolue dans l’axe

Pas de coup bas

Le coup de la passe un peu trop appuyée pour obliger l’autre à centrer au lieu de tirer, tout bon attaquant connaît. Sauf si une complicité soigneusement construite est passée par là. «Avec Frédéric Née, on voyait les choses de la même façon et notre relation a vite dépassé le cadre du foot, raconte Pierre-Yves André. Il n’y avait aucune jalousie. D’ailleurs, Antonetti, notre coach à Bastia, nous reprochait de nous chercher en permanence sur le terrain.» Ibra et Cavani, jamais pris en flagrant délit d’individualisme, sont-ils devenus grands potes soudainement? Marlet n’y croit pas trop: «Le fait que les deux marquent favorise la cohabitation. Mais si l’un des deux devait se détacher? Cavani m’a l’air de quelqu’un de bien éduqué. J’imagine qu’il prendra sur lui.»

Pas de favoritisme

«Qui sort en premier, qui tire les penaltys, moi je n’y pensais pas, explique André. Mais Ibra est là depuis longtemps, il est en course pour le Ballon d’Or…» Manière de dire que Blanc marche sur des œufs avec les ego d’un duo amené à se supporter pendant au moins un an. Le PSG a anticipé en prévoyant une clause spéciale pour Ibra si le Suédois termine meilleur passeur-buteur de L1, et pour Cavani s’il finit en tête du classement des buteurs. Loko fait la moue: «Moi, ça n’existait pas à mon époque… Généralement, quand il faut tirer les penaltys, on demande au joueur le plus adroit. Sur le terrain, on ne pense pas à son contrat.» Marlet est encore plus direct. «Ca peut avoir une influence, mais je ne pense pas qu’Ibra soit à 1,5 million d’euros près [le montant de sa prime].» Pour l’instant, il prend quand même.