PSG: «L’invincibilité te trotte dans la tête», selon l’ancien Nantais Nicolas Ouédec

PSG: «L’invincibilité te trotte dans la tête», selon l’ancien Nantais Nicolas Ouédec

FOOTBALL – Toujours invaincus, les Parisiens sont dans les temps pour égaler le record d’invincibilité du FC Nantes en 1994-1995, qui avaient tenu 32 matchs…
Antoine Maes

Antoine Maes

Invincibles. Dans la bouche des adversaires du PSG, le mot revient souvent. En déplacement à Reims, les Parisiens peuvent allonger un peu plus leur effarante série: ils n’ont plus perdu depuis le mois de mars 2013. C’était déjà en Champagne, mais les coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic ne sont pas franchement effrayés. A tel point qu’on se demande si Paris est capable d’aller chercher le record de Nantes, qui avait tenu 32 journées avant sa première défaite, à Strasbourg (2-0). Nicolas Ouédec, attaquant nantais à l’époque, se souvient.

Est-ce que le PSG peut battre votre record?

Oui. Potentiellement, ils ont l’effectif et la qualité pour faire une saison record, c’est évident. L’an passé, déjà, tout le monde les voyait invincibles et c’était pratiquement le cas. Cette année, ils ont encore augmenté le niveau. Mais ça reste du sport, et ça reste des êtres humains. Plus la saison va avancer, plus la difficulté sera présente.

C’est ce qui s’est passé pour vous en 1995?

Au bout d’un moment, plus les matchs s’enchaînent, plus les équipes veulent être celle qui va battre Goliath. Partout où ils iront, surtout à l’extérieur, ce sera des coupe-gorge. Et à commencer par Reims, qui est une équipe qui raffole des victoires contre les gros. Ce seront des moments difficiles. Mais je ne serai pas étonné que le record soit battu. Et si ce n’est pas cette saison, ce sera celle d’après.

C’est un danger d’y penser à l’invincibilité?

Forcément, on se prend au jeu, ça te trotte dans la tête. Nous, on savait qu’à tout moment, ça pouvait s’arrêter. D’ailleurs ,ce match à Strasbourg qu’on perd 2-0, on n’aurait jamais dû le perdre. Je me souviens d’ailleurs avoir eu une occasion que je vendange. On aurait dû revenir de là-bas sans la défaite. Mais ça se complique dans les derniers matchs.

Pourquoi?

Parce que les équipes sont en lutte pour ne pas descendre, d’autres pour l’Europe, d’autres pour grappiller une place parce qu’on sait que financièrement, ce n’est pas pareil. Plus vite ils seront champion de France, plus ils vont se focaliser sur la C1, et plus ils vont un petit peu laisser de côté certains matchs de championnat.

Ça trotte vraiment dans les têtes des joueurs de rester invaincus?

C’est un danger dans le sens où vous avez tendance à préserver de plus en plus votre cage inviolée, à vous recroqueviller dans vos 30m pour ne pas prendre de buts. Chez nous, c’était inconscient, parce qu’on était quand même une équipe qui était très joueuse. C’était impossible pour nous de ne faire que défendre. Mais plus les minutes passent, plus on veut préserver le score. Moi je pense qu’ils connaîtront la défaite et qu’ils égaleront quand même notre record. Mais je pense que ça va être difficile de les battre deux fois. Soit ils nous battent, soit ils l’égalisent.