JSF Nanterre/Mame Jaiteh: «Pourquoi pas le Top16 de l’Euroligue?»

JSF Nanterre/Mame Jaiteh: «Pourquoi pas le Top16 de l’Euroligue?»

INTERVIEW – Le pivot des champions de France ne manque pas d’ambition avant le déplacement de son équipe à Moscou…
Propos recueillis par Romain Scotto

Propos recueillis par Romain Scotto

Après un peu plus d’un mois de compétition, personne n’attendait Nanterre à la quatrième place de son groupe d’Euroligue. Les joueurs de Pascal Donnadieu se déplacent pourtant à Moscou (face au CSKA) jeudi avec l’ambition d’asseoir leur place parmi les qualifiés pour le top16. Une ambition tout à fait légitime pour Mame Jaiteh, le jeune pivot (18 ans) des champions de France…

Avant ce déplacement en Russie, parlez-vous entre vous de «Top 16»?

On est positifs et on ne se fixe aucune limite. On sait que tout est possible, on croit en tout même si on garde les pieds sur terre. Le top 16, c’est vrai qu’on en parle parce qu’on sait qu’on a les moyens d’y accéder. Maintenant, on continue à travailler pour être sûrs à 100% d’y être.

Vous avez déjà fait vos petits calculs pour y arriver ou vous vous y refusez?

Oui, on pense qu’avec deux victoires, ce serait sécurisant pour être sûr de passer ce premier tour et participer au Top16. A Moscou, on vise la même chose qu’à chaque match. D’abord, on veut les inquiéter. Etre agressifs en se disant qu’ils ont peut-être un meilleur effectif, mais nous, avec notre énergie on peut les faire douter. On peut très bien gagner.

Après le match aller, vous étiez heureux malgré la défaite (59-62). Comme si ce match était un déclic…

Ce n’était pas une prise de conscience, mais le fruit de notre travail. Il y avait deux sentiments. Le premier est mitigé puisqu’on a perdu de trois points. On aurait pu gagner sans quelques petites erreurs d’inexpérience. Si on gagnait ce match, là, ça changeait énormément de chose. Mais d’un autre côté, perdre de trois points pour notre premier match d’Euroligue, c’est quand même quelque chose.

Vous avaient-ils pris de haut?

Oui, ils ont fait l’erreur de nous sous-estimer un peu. Ça nous a avantagés. On était dans le rythme devant notre public. Ça a été plus simple de rester sur cette dynamique.

Avec ce beau parcours en Coupe d’Europe, avez-vous l’impression d’avoir fermé le clapet de certains?

Absolument. Les chiffres parlent pour nous à l’heure actuelle. On a donné la meilleure réponse possible face au doute. Des gens ont parlé. Après, ce n’était pas spécialement quelque chose qu’on a pris en compte pour préparer nos matchs.

Quelle incidence a eu cette petite série de défaites (Le Mans et Fenerbahçe) que vous avez concédée récemment?

Je ne pense pas que cela ait entraîné une remise en question. Ce sont des défaites contre deux grosses équipes. On perd contre une forte équipe de ProA puis Fenerbahçe, la meilleure équipe de notre groupe d’Euroligue. On aurait pu basculer sur une mauvaise pente. Mais avec le mental de cette équipe, on a su répondre présent et gagner contre Orléans. C’est notre force. Ce n’est pas parce que quelque chose va mal qu’on va s’effondrer.

Vous êtes l’une des recrues de la JSF cette année. Quelle place vous y êtes vous fait?

Je continue encore à apprendre. Je dois m’adapter. Je suis volontaire. Les coachs et les joueurs m’aident en ce sens. On va dire que le début a été assez délicat. Mais depuis cela se passe de mieux en mieux. J’apprends beaucoup aux côtés d’Ali Traoré et Johan Passave-Ducteil. Je suis un privilégié de travailler avec ces deux joueurs là. Ils m’apportent beaucoup de conseils dans le jeu mais aussi dans la vie en dehors du terrain. Cela me fait gagner énormément de temps au lieu de faire des erreurs de jeunesse. Ça me facilite la vie.

Vous songez à rester à Nanterre l’année prochaine?

L’objectif reste la NBA dès l’année prochaine. C‘est une option. J’ai retiré mon nom de la draft l’année dernière. Cette année, si je vois que ce n’est pas possible, je ne vais pas forcer les choses non plus. Ce qui m’intéresse, c’est le premier tour de la draft. Sinon, je verrais. Je n’en parle pas vraiment avec Pascal Donnadieu. On est très concentrés sur la saison. Pour pouvoir penser à cela, il faut déjà faire une bonne saison.