Ski de fond : Roddy Darragon, star d'un jour
Neuf mois après être devenu le premier médaillé olympique français en ski de fond, Roddy Darragon poursuivra presque incognito son chemin dans la Coupe du monde de la discipline, ce week-end à Kuusamo (Finlande). Le natif d'Annecy, qui avait fait déc...©2006 20 minutes
Neuf mois après être devenu le premier médaillé olympique français en ski de fond, Roddy Darragon poursuivra presque incognito son chemin dans la Coupe du monde de la discipline, ce week-end à Kuusamo (Finlande). Le natif d'Annecy, qui avait fait découvrir le sprint au grand public lors des Jeux olympiques de Turin en obtenant une deuxième place inespérée derrière le Suédois Bjorn Lind, a raté son entrée en matière fin octobre à Düsseldorf. Eliminé dès les quarts de finale de la manche d'ouverture de la saison, Darragon avoue avoir peiné à digérer les effets secondaires de sa médaille d'argent. « Après les Jeux, j'ai explosé, j'ai fait n'importe quoi. Le coup de pub, la médiatisation, c'est inhabituel et on en profite pendant un certain temps avant de se remettre au travail », confie ce Haut-Savoyard de 23 ans, qui s'est fixé comme objectif de « réaliser quelques beaux coups, sans penser forcément au classement général ».
Malgré son exploit inattendu à Turin, ce membre du 27e bataillon des chasseurs alpins d'Annecy n'a pas l'impression que sa discipline ait comblé l'écart la séparant des épreuves majeures du cirque blanc, comme le ski alpin ou le saut à skis. « L'écart est grand entre le moment où l'on parle de ski de fond sur le coup et celui où on voit réellement les effets sur la neige. Aujourd'hui, un fondeur qui fait entre 10 et 20e toute sa carrière en Coupe du monde ne gagne pas sa vie avec son sport. On parlera de lui trois fois par an dans les journaux, mais les sponsors auront du mal à payer », analyse froidement Roddy Darragon, bien conscient que la professionnalisation du ski de fond en France n'en est qu'à ses balbutiements.
Gaël Anger