Euro 2013: Tony, la France Parker

Euro 2013: Tony, la France Parker

BASKET – Le meneur de jeu a enfin remporté le titre après lequel il courrait depuis 10 ans...
A.M., J.L., R.S., A.Z.

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Il a vu le jour à Bruges, en Belgique, d’un père américain et d’une mère néerlandaise, et construit sa carrière en club depuis douze ans au Texas. C’est peu dire que le fil qui relie Tony Parker, élu meilleur joueur de l'Euro, à la France peut paraître ténu.

Et pourtant, le lien qui unit «TP» et l’équipe nationale est peut être le plus fort du pays, tous sports collectifs confondus. Quand des Joakim Noah ou des Kevin Séraphin ont préféré préserver leurs intérêts NBA plutôt que de découvrir les parquets slovènes, Parker est bien présent, comme d’habitude depuis dix ans. «Quand on sait qu’on joue, qu’on est une star de son équipe, c’est plus facile d’aller en équipe de France. On a l’aval de son club comme Tony et c’est plus facile à gérer. Mais tout le monde n’est pas dans cette situation», tempère Edwin Jackson, qui a côtoyé le maître à l’ASVEL.

Claude Bergeaud: «Ca n’a jamais été facile avec les Spurs»

Malgré son statut très vite capital à San Antonio, Parker a tout de même dû se bagarrer pour venir mouiller le maillot bleu pendant la coupure américaine. «Ca n’a jamais été simple avec les Spurs, assure l’ancien sélectionneur Claude Bergeaud. Chaque année, il fallait faire comprendre à leur staff que la présence de Tony était importante pour nous. Dés qu’il avait un problème, il devait rentrer sous les 24h se faire examiner par les médecins du club. Il a un mérite énorme de jouer tous les étés avec l’équipe de France.»

C’est que Tony Parker a très vite été marqué au fer bleu. «Après la victoire aux championnats d’Europe junior en 2000, il a eu le déclic. Depuis, il a eu une seule obsession: pouvoir un jour ramener le titre que la France n’a jamais eu avec l’équipe de France A», assure Gaëtan Muller, son meilleur ami, devenu aussi son agent «image et marketing».

«Il ne joue pas en équipe de France pour son compte en banque»

L’image qu’il renvoie en France, dans un pays qui ne le voit jouer qu’en pleine nuit toute l’année, c’est bien ce qui obsède Parker. «Il ne joue pas en équipe de France pour son compte en banque, reprend Edwin Jackson. C’est vraiment parce qu’il aime ça. Il aime aider son pays.» «On ne va pas revenir sur la polémique des joueurs qui viennent ou pas, mais lui en tout cas a vraiment un sentiment de devoir à accomplir à chaque fois qu’il revêt le maillot de l’équipe de France», glisse Muller.

C’est justement ce qui fait oublier son mode de vie parfois très «US», entre sa relation avec Eva Longoria, ses amis rappeurs et ses voiturettes de golf de marque Hummer. «Quand je discute avec les gens, ils me disent qu’ils en ont marre qu’on sorte les joueurs d’un collectif, comme Michalak ou Ribéry, assure Claude Bergeaud. Mais Parker échappe à ça parce qu’il a tout compris: c’est le Zidane du basket, un mec qui a tout compris aux sports collectifs.» Et encore plus après ce titre de champion d'Europe.