Dans un Euro marqué par l'irrégularité de son équipe, Vincent Collet peut toujours revisionner les matchs de Tony Parker pour se rassurer. A la veille d'un quart de finale contre la Slovénie, le meneur est l'une des rares, si ce n'est la seule, satisfaction des Bleus, après une saison NBA où il a porté 87 fois le maillot des Spurs. «Il porte l'équipe de France à bout de bras note Claude Bergeaud, ancien sélectionneur des Bleus. Physiquement, il est au top. On le voit dans l'enchaînement défense-attaque. Il est présent partout. Et là, on ne peut pas tricher.» Une habitude pour celui qui vit sa septième campagne européenne et se dévoue chaque été pour défendre le maillot bleu.

A 31 ans, «TP» impressionne autant par sa capacité à enchaîner les matchs que par ses prouesses techniques. Frédéric Aubert, le préparateur physique des Bleus, ne s’est jamais inquiété pour le joueur, malgré quelques légères blessures en cours de saison. «Il a eu les ischio-jambiers un peu douloureux à la fin des phases finales [du championnat NBA]. Mais c’est tout à fait normal. Tony, c’est un homme sain de corps et d’esprit qui ne se dope pas. A un moment donné, l’homme fatigue. Et il a malgré tout été monstrueux.»

«Si on lui dit de ramper dans la boue…»

Présent aux côtés de Parker depuis 2011, le spécialiste des talons-fesses pointe d’abord un héritage «génétique exceptionnel». Mais aussi «le travail effectué depuis qu’il est tout jeune». Malgré un statut de star, Parker reste un élève modèle «qui en redemande en permanence. Quand il sait que c’est bon pour son corps, il y va. Si on lui dit de ramper dans la boue, il le fait. On va juste vérifier qu’il n’y a pas de tessons de bouteille dedans. C’est magique de bosser avec des hommes de cette dimension.»

A San Antonio, Parker s’est aussi adjoint une petite équipe pour viser l’excellence. Un cuisinier diététicien, un préparateur physique ou un ostéopathe personnel, Fabrice Gauthier, qui travaille à domicile. Un professionnalisme qui inspire de plus en plus les jeunes de l’équipe de France, selon Aubert. «L’exemple de Tony a beaucoup servi aux autres. Ils sont plus pros: Lauvergne, Heurtel... Ils ont compris comment travailler. C’est là que Tony nous a fait énormément de bien.» Antoine Diot, qui a l’habitude de suivre son aîné depuis le banc, savoure chaque minute passée auprès du joueur NBA. «Il a une rigueur impressionnante. On prend exemple sur lui. Et ce qui est incroyable, c’est qu’il progresse encore. On a l’impression sera là pour toujours.» Au moins jusqu’à 2016 et les Jeux de Rio.