Le préparateur physique de l’OM Christophe Manouvrier s’apprête à récupérer une partie de ses joueurs ce lundi. L’ancien professeur d’EPS amiénois en poste à Marseille depuis 2008, raconte les secrets d'une préparation réussie.

Comment va se passer concrètement la rentrée pour les joueurs marseillais?

Lundi, on va commencer « l’état des lieux » avec deux évaluations physiques et athlétiques. De toute façon, tout va se passer en douceur tant qu’on n’a pas récupéré les internationaux français qui ont arrêté le 10 juin, et surtout les Africains qui eux, ont fini leur matchs de qualification pour la prochaine Coupe du monde le 16 juin, parce que dans les pays chauds c’est encore moins évident à gérer. On va donc déjà prendre une première prise d’information et ainsi, évaluer leur fatigue physique et psychologique avant de partir en stage d’été à Crans-Montana en Suisse le 4 juillet.

C’est à ce moment là que vous vous battez contre les kilos en trop des joueurs?

Oui, c’est une véritable plaie pour nous! Les kilos en trop sollicitent trop les articulations et provoquent plus facilement les blessures. C’est une vraie hantise pour nous mais on n’a jamais encore eu de grosses chutes, un ou deux kilos c’est encore acceptable…

Comment se déroule le travail de préparation à Crans-Montana et pourquoi avoir choisi ce lieu?

On va faire des journées à trois séances par jour pour préparer les matchs amicaux le 9 et le 13 juillet (cf : contre Sion et Porto). Ce n’est pas mon choix de lieu mais celui du club qui y vient régulièrement depuis quelques années car c’est l’un des moins coûteux, mais je ne m’en plains pas. Les infrastructures sont top, il y a tout ce qu’il faut pour la musculation ou la course. C’est en altitude donc il ne fait pas trop chaud, l’endroit est magnifique et j’ai rarement vu mieux, personnellement...

Diriez-vous qu’une bonne préparation estivale est essentielle pour le déroulement d’une bonne saison?

C’est même le premier socle, c’est vraiment très important pour tout le monde. Si cette phase n’est pas suffisamment développée, ça va être compliqué pour le reste de la saison, surtout vers la fin quand on est dans le money time et que le joueur doit arriver le plus frais possible. A l’OM, on a remis en place depuis un an, une cellule de préparation où le médical, l’athlétique, et le physique travaillent de concert. On s’adapte à chaque joueur avec un programme particulier et c’est bien sûr l’entraîneur qui a le dernier mot.

Tous les joueurs se prêtent au jeu de la préparation physique sans rechigner?

L’aspect mental reste le plus important pour une bonne préparation réussie. Il y a quand même deux catégories qui se détachent : ceux qui essaient de resquiller et ceux qui râlent beaucoup mais qui font quand même l’effort. Un mec qui râle c’est bon signe pour nous (rires).

On vous a vu samedi dernier participer à l’Iron Man de Nice, préconiseriez-vous ce même genre de performance à vos joueurs?

Je pense qu’il y en a qui risquent de trop souffrir pour le coup ! (rires) Mais je serais curieux de voir qui arriverait au bout. Après, il ne faut pas non plus qu’il y ait une surcharge de travail. On essaie d’être le plus cohérent possible en essayant également de toujours garder un lien avec le football.