Antoine Dalibard: «Dans Pro Cycling Manager on peut gagner le Tour avec un Français»

Antoine Dalibard: «Dans Pro Cycling Manager on peut gagner le Tour avec un Français»

INTERVIEW – Ancien coureur professionnel, reconverti dans la conception de jeu vidéo, il présente les subtilités du nouveau jeu de simulation cycliste…
Propos recueillis par Romain Scotto

Propos recueillis par Romain Scotto

A la veille du départ du Tour, entrez dans la peau de Marc Madiot, Vincent Lavenu ou Jean-René Bernaudeau. Avec Pro Cycling Manager 2013, les fans de cyclisme ont encore l’occasion d’endosser le costume d’un directeur sportif professionnel, en charge des consignes de courses, mais aussi des négociations de contrats, des entraînements et toute la gestion d’une équipe cycliste. Antoine Dalibard, ancien coureur professionnel chez Bretagne Schuller fait partie de l’équipe de conception du jeu. En passionné, il présente les dernières subtilités du jeu…

Quelles sont les améliorations apportées à cette version du jeu?

Concernant la course en 3D, on a bien amélioré des lieux clés. On a moins de décors génériques. Les lieux comme le Ventoux sont personnifiés. On a aussi modélisé le Mont Saint Michel. En Corse, on voit des couleurs qu’on ne voyait pas jusque-là. On a aussi re-modélisé tous les Champs-Elysées. On a vraiment le tunnel, la Tour Eiffel, etc. Concernant l’animation aussi, il y a des nouveautés. Maintenant l’attaque dépend visuellement de l’effort. Si un coureur attaque violemment, il se déhanche par exemple. Avant les attaques étaient les mêmes. On doit aussi adapter sa stratégie en fonction de son coureur. Quelqu’un comme Contador fait la différence sur son accélération alors que Wiggins préfère faire rouler ses coéquipiers.

Au niveau des tactiques de course, y-a-t-il aussi des nouveautés?

On a des cartes de courses vues du ciel. On peut anticiper en fonction du parcours, du vent. On peut anticiper les bordures par exemple. Il faut bien connaître le vélo. C’est une vraie stratégie. Sur les courses pavées, tous les pavés ne sont plus identiques. Il y a une différence entre la Tranchée d’Arenberg et les pavés de décoration. Un coureur comme Cancellara passera mieux les pavés difficiles. Autre chose, au niveau de la forme, on a une notion de récupération et de fraîcheur. En fonction des efforts fournis sur une étape, le coureur a plus ou moins d’énergie le lendemain. Chose qui n’existait pas avant quand le coureur repartait toujours à 100%.

Si ça semble compromis dans la réalité, un coureur français peut-il gagner le Tour de France dans le jeu?

Moi je joue avec la FDJ et je n’ai pas réussi. Mais je joue en mode normal. En mode facile, c’est sûr, on peut gagner le Tour avec un Français. Pour un bon joueur, il n’y a pas de souci avec Thibaut Pinot. A vrai dire, il faut aussi penser à la préparation pour arriver au top sur le Tour de France. Après, un fan d’Arthur Vichot par exemple ne pourra pas. C’est un très bon coureur, mais de là à gagner le Tour de France, ce sera difficile.

Et un joueur qui voudrait gagner le Tour avec un coureur de Big Mat par exemple? A-t-il une chance?

En mode normal non. Même en mode facile, je ne sais pas. Un très bon joueur peut-être. Déjà, il faut avoir de bons résultats pour avoir une wild-card.

Dans quelle mesure peut-on faire progresser un coureur?

Tout dépend de l’entraînement. Un coureur de 30 ans a une marge de progression limitée. Pour battre Cavendish ou Greipel, Hutarovich devrait par exemple jouer de circonstances favorables. Il faudrait qu’il soit en forme, que ses adversaires ne le soient pas et que son sprint se passe de la meilleure des manières.

Allez-vous intégrer un jour le dopage dans le jeu?

Non. On a la volonté de ne pas l’intégrer. On a la licence Tour de France et intégrer le dopage, ce serait leur faire du tort. Il y a la possibilité de faire des choses dans le jeu. On en discute entre nous car on n’est pas naïfs. On a des idées mais d’un point de vue éthique, on n’est pas prêts à cautionner le fait que le dopage soit quelque chose d’acceptable.