NBA: Boris Diaw, le couteau suisse des Spurs

NBA: Boris Diaw, le couteau suisse des Spurs

BASKETBALL – Le Français de San Antonio, opposé au Miami Heat en finale du championnat, est tout aussi discret qu’indispensable…
Randy Assala

Randy Assala

Aux Spurs, actuellement, les matchs commencent presque toujours de la même manière pour les trois Français. A Tony Parker le terrain et la lumière. A Nando De Colo les tribunes, où il est souvent condamné à assister au spectacle. Et à Boris Diaw le banc. Dont il sort à chaque match, en bon joueur de devoir, pour apporter sa pierre à l’édifice. Un rôle effacé, mais capital pour San Antonio. Comme dimanche soir, lors du match de 5 de la finale NBA, où il a défendu sur LeBron James sans jamais rien lâché.

«Pas besoin de marquer beaucoup»

Son principal atout, la polyvalence. «Je l’ai utilisé comme pivot, comme ailier fort et comme shooteur», raconte Claude Bergeaud, qui l’a eu sous ses ordres à Bordeaux, à Pau et en équipe de France. Son actuel coach, Gregg Popovich, s’en sert surtout à l’intérieur. «Il est performant au poste 4 grâce à sa capacité à faire de bonnes passes et à son physique», justifie Frédéric Sarre, qui l’a eu à Pau.

Et si Boris Diaw, du haut de ses 9,1 points de moyenne par match en carrière est loin des statistiques des références à ce poste, Tim Duncan ou Kevin Garnett, peu importe. «Il n’a pas besoin de marquer beaucoup pour être bon dans la raquette, enchaîne Sarre. C’est un joueur tourné vers le collectif, il rend les autres meilleurs.»

«Il ne veut pas être la star»

C’est pour cette raison que Popovich lui accorde une grosse vingtaine de minutes par match, malgré son faible rendement offensif. «Gregg l’utilise pour donner de la fluidité. Il préfère la passe au tir et apporte sa connaissance du jeu», assure Frédéric Sarre. Parce que Diaw est maladroit au shoot? Pas du tout. «Lors de la campagne avec l’équipe de France en 2004, il a fini meilleur marqueur. Il peut se sublimer quand il le faut», ajoute Claude Bergeaud. La définition type du couteau suisse.

Considéré comme trop fort pour les Bobcats (derniers de conférence l’année de son départ en 2012), Diaw ne joue pas les premiers rôles aux Spurs. Un club intermédiaire lui conviendrait-il mieux? «Il a compris que le sale boulot compte. Il ne revendique rien», lâche Bergeaud. Comme lorsqu’il est revenu à Bordeaux, le temps du lock-out, en 2011. «Il s’est fondu dans le moule et voulait aider l’équipe sans se montrer imposant», se souvient Sami Driss, alors ailier des JSA. Un rôle effacé qui le suit même médiatiquement.

Si lui aussi a tourné pour Kinder Bueno, personne ne lui rabâche ce spot publicitaire à longueur de journée. Et pas seulement parce qu’il est meilleur acteur que Jo-Wilfried Tsonga.