TENNISRoland-Garros 2013: Jo-Wilfried Tsonga, autopsie d’un crash

Roland-Garros 2013: Jo-Wilfried Tsonga, autopsie d’un crash

TENNISComment le Français est passé totalement à côté de sa demi-finale perdue contre David Ferrer (6-1, 7-6, 6-2)…
A Roland-Garros, Antoine Maes

A Roland-Garros, Antoine Maes

«J’espère que les gens ne retiendront pas ce match-là». Comme tout le clan français, Guy Forget était déçu, vendredi soir, après la défaite de Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale de Roland-Garros contre David Ferrer (6-1, 7-6, 6-2). Pas forcément de la défaite d’ailleurs. Plutôt par l’étrange image laissée par Tsonga, celle d’un joueur qui n’est jamais totalement rentré dans son match. Trente ans après Yannick Noah, ce n’est donc pas cette année que le tennis français rugira de nouveau sur sa terre. 

Un contexte qui n’a semble-t-il pas pesé énormément sur les épaules de Tsonga. Selon Arnaud Clément, le capitaine de l’équipe de Coupe Davis, «il n’a pas forcément eu beaucoup de problèmes avec sa gestion de l’évènement, ces deux jours ont été bien gérés». Le joueur lui-même l’a avoué: «à la limite, j’étais plus stressé au premier tour». 

Dans la tête du Manceau, le problème est peut-être arrivé pendant le match Nadal-Djokovic. «J’ai l’impression qu’il a été mangé par le long match précédent, avance Cédric Pioline Il a dû s’échauffer plusieurs fois, probablement. Il a laissé beaucoup d’énergie, je ne sais pas s’il a gambergé. Entre la façon dont il a joué et son langage corporel, j’ai l’impression qu’il s’est battu avec lui-même. Et il n’est jamais sorti de cet état de frustration».

«L’attente, le vent… On n’a pas le droit de s’attarder là-dessus quand on joue une demi-finale à Roland-Garros»

Tsonga a beaucoup grogné tout au long de sa partie, sur à peu près tout. «L’attente, le vent… On n’a pas le droit de s’attarder là-dessus quand on joue une demi-finale à Roland-Garros. On attendait deux rouleaux compresseurs, on en a vu qu’un», regrette Arnaud Di Pasquale, le DTN. «Il est passé un petit peu à côté de son match, reprend Forget. Ce qui est frappant, c’est sur le match précédent contre Federer, il était léger, mobile, il jouait en quelques coups de raquette. Et aujourd’hui, l’impression qui se dégage c’est que tout se faisait au ralenti.» 

Quant aux spectateurs, Tsonga n’a jamais su les entraîner avec lui. «Le public aurait pu être présent d’entrée, pour la pression, ça n’a pas été le cas, convient Arnaud Clément. Mais je ne suis pas la pour lui trouver des excuses, parce que la vérité, c’est que Ferrer lui a été supérieur». La seule vérité qui compte (celle dont on se doutait un peu avant le match), c’est que l’Espagnol, «une libellule» selon Forget, était un bien trop gros morceau. Di Pasquale: «Il avait en face de lui un joueur qui ne donne pas un point. Un mur qui renvoie aussi vite qu’ils sont arrivés des services à 215 km/h». Et qui au final, a renvoyé Tsonga chez lui.

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