Un an après avoir frappé un arbitre, l'ancien nantais Omar Benzerga «reconnait sa connerie»
FOOTBALL•Ancien joueur de Lille et Nantes, il avait frappé un arbitre en avril 2012...Propos recueillis par David Phelippeau, à Nantes
Le 9 avril 2012, lors d’un tournoi de sixte amateur à La Haie-Fouassière, l’ex milieu de terrain du FC Nantes Omar Benzerga (22 ans) frappe un arbitre. La sanction tombe: trois ans de suspension. Le joueur - privé d’exercer son métier au-delà du territoire français - décide de saisir le CNOSF. Lundi midi, chez lui, à Châtellerault, il a reçu un courrier qui ramène la sanction à un an ferme. Benzerga est donc libre de jouer fin avril prochain. Pour 20minutes, il retrace sa vie depuis les faits. Tout au long de l’entretien, il reconnaît à plusieurs reprises que son geste était «inexcusable» et prend bien soin de s’excuser auprès de la victime qu’il a essayée de joindre. En vain.
Que s’est-il passé exactement lors de ce tournoi de sixte?
Je ne veux pas revenir sur les faits. J’ai déjà donné ma version. Elle n’a pas changé. J’étais simple spectateur ce jour-là. Je reconnais ma connerie même si je n’étais pas en tort au début de l’histoire. Je n’ai fait que répondre (à des insultes, selon sa version)… Cependant, en aucun cas, je ne devais mettre un coup à ce monsieur. Je reconnais et regrette mon erreur. Mon geste est inexcusable. Je comprends que je sois puni mais la sanction était démesurée.
En quoi elle vous semble démesurée?
Avec cette sanction, on a voulu arrêter ma carrière, me tuer. Je voyais davantage une sanction plus intelligente avec des travaux d’intérêt général ou une formation pour devenir arbitre. On m’a pris pour un joueur amateur mais j’étais pro. C’était mon gagne-pain. La sanction s’appliquait en plus à l’étranger. J’ai signé cet été dans le club algérien de Béjaïa mais je n’ai jamais eu l’autorisation de jouer avec eux.
Comment avez-vous vécu cette période?
J’ai eu un choc psychologique. Cela m’a détruit. Quand j’ai appris la sanction, je ne me voyais plus retrouver les terrains. Et puis je me suis dit que je devais me battre pour essayer de réduire la sanction. Une épreuve comme ça vous fait grandir. J’ai beaucoup réfléchi. Avant ça, j’avais fait des petites erreurs de jeunesse mais celle-là, c’est la connerie de trop ! Je me suis rendu compte que j’avais déconné. C’est une belle leçon, on ne m’y reprendra pas.
Vous avez été licencié du FC Nantes en mai dernier…
À Nantes, ça se passait mal. Ils ne voulaient même plus me faire jouer en CFA. Le président Kita m’avait dit qu’il ne voulait plus de moi. Cela m’avait tué mentalement. Le FCN a donc profité de ce que j’ai fait pour me licencier. Je gênais car il me restait deux ans de contrat. Nantes restera un échec.
C’est quoi votre quotidien depuis le jour où tout a basculé?
Je fais du sport et de la musculation. Je joue au foot avec des clubs du coin. J’ai dû pointer au pôle emploi pour toucher un peu d’argent… et je m’occupe de quelques affaires personnelles. J’ai eu le soutien de ma famille, de mes amis et du LOSC, où j’ai été formé.
Comment voyez-vous l’avenir?
J’ai hâte d’en finir avec cette sanction. Cela va être compliqué de jouer en France car j’ai une étiquette maintenant. Je suis prêt à partir à l’étranger. Mais c’est un soulagement incroyable de savoir que le 20 avril je suis libre. Je perdais espoir vu la longueur de la procédure. Là, je suis joyeux!