FOOTBALLLigue des champions/PSG: Lucas Moura n'a pas perdu de temps

Ligue des champions/PSG: Lucas Moura n'a pas perdu de temps

FOOTBALLLe Brésilien surprend par son adaptation rapide...
Julien Laloye

Julien Laloye

De notre envoyé spécial à Valence (Espagne)

20 ans, brésilien, attaquant, et surpayé. Quand Lucas a signé au PSG, la tentation était trop forte pour ne pas le mettre dans le même sac qu’un Ronaldinho à son arrivée en Europe: talentueux, peut-être, mal dégrossi sûrement. Pour résumer, un dribbleur au physique de collégien ignorant ce que les mots passe et défense veulent dire, qui allait bien mettre six mois à devenir compétitif en L1, dans la fourchette basse.

Elu joueur du mois de janvier…loin devant Zlatan

Puis on a vu et on a mangé notre chapeau. En un mois, le gamin a mis Ménez sur le banc grâce à un déchet minimal dans l’utilisation du ballon, fait découvrir à Pastore le concept de repli défensif, délivré trois caviars à Ibrahimovic et raflé au Suédois le titre de meilleur joueur du PSG en janvier, un exploit inédit depuis que Zlatan est à Paris. Une adaptation bluffante pour tout le monde, sauf pour Valdo, un autre Brésilien qui a enchanté le Parc lors des années 90. «Lucas ne vient pas du championnat brésilien typique que tout le monde connaît, celui où il fait 40°C, et où il est impossible de jouer au même rythme qu’en Europe. A Sao Paulo où évoluait Lucas, il y a quatre saisons comme en Europe. Au niveau de la vitesse de jeu, c’est très rapproché de ce qui se fait en France.»

La réussite de Lucas, simple question de climat? L’intéressé n’irait pas jusqu’à dire qu’il s’amuse comme un petit fou depuis qu’il a découvert l’hiver parisien, mais l’ancien joueur de Sao Paulo se donne aussi mention bien: «Ce n’est pas différent de ce que j’imaginais. C’est un football plus fermé, plus tactique, davantage orienté sur la possession de balle, il faut s’habituer.» Et donc mettre de côté les gris-gris, même si le naturel n’est jamais loin, comme sur ce grand pont sorti de nulle part qui a permis au PSG de se mettre à l’abri face à Bastia lors de la dernière journée. «Je savais que ça se passerait comme ça. Je manque encore un peu de confiance mais la tendance est à l’amélioration.»

«Il a montré qu’il avait la discipline tactique requise»

Des points à améliorer, évidemment, il en reste encore. Par exemple cette fâcheuse tendance à repiquer dans l’axe au lieu de tenir son aile, ou ces disparitions encore plus impressionnantes que celles de David Copperfield pendant les matchs. «Il faut encore qu’il complète son répertoire reconnaît Valdo. Mais il est sur le bon chemin, il a déjà montré qu’il avait la discipline tactique requise pour jouer en Europe, sinon Ancelotti n’en ferait pas un titulaire. Il me rappelle un peu Juninho quand il est arrivé.» Puisse-t-il avoir la même influence que l’ancien lyonnais sur les résultats de son équipe lors de la prochaine décennie.