Contre l’Italie (23-18), il est l’un des seuls à ne pas être passé au travers. Titularisé au centre de la troisième ligne, le Toulousain Louis Picamoles a impressionné par sa puissance, renversant la défense transalpine sur le premier essai tricolore. Un impact qu’il a travaillé pendant plusieurs années à Montpellier puis au Stade Toulousain. Préparateur physique du club de Haute-Garonne, Zeba Traoré détaille les raisons de la puissance de son poulain, de nouveau titulaire contre le pays de Galles samedi (18 h).

Une force de la nature. Louis Picamoles, c’est avant tout une masse. 1,92 m, 106 kilos et des performances en musculation à faire baver d’envie n’importe quel amateur de culturisme. «Par sécurité, on n’a jamais poussé jusqu’au maximum parce qu’il est déjà sur des charges très très lourdes au demeurant, explique Zeba Traoré. Sur les jambes, on est au-delà de 200 kilos. Sur le haut du corps, il peut soulever 160 à 170 kilos. Sur tous les tests de puissance, il a de très bons résultats.» Une force qui lui permet de tenter des attaques frontales, sa marque de fabrique, sur n’importe quel joueur adverse.

De la vitesse et de l’adresse. S’il fallait seulement être lourd pour jouer au rugby, les rugbymen pousseraient la porte des fast-foods plutôt que celle des centres de formation. Connu pour ses percussions des défenses adverses, le troisième ligne centre a des qualités qui lui permettent de profiter au maximum de sa force. «Sur les dix premiers mètres, il a la même capacité d’accélération qu’un trois quart, souligne son préparateur physique. Il est très adroit au regard de son gabarit. A la grande surprise de ses adversaires, il a énormément d’agilité. Avec sa morphologie, sa force et sa masse font de lui un bulldozer.» Pas maladroit ballon en main, Picamoles est un point de fixation très utile pour son équipe.

Une bonne hygiène de vie. Novembre 2009, France-Afrique du Sud. Titularisé chez les Bleus, Louis Picamoles renverse les Springboks, alors champions du monde en titre, et contribue à la victoire du XV de France (20-13). Avant de ne connaître que deux sélections l’année suivante. «On lui a reproché un surpoids, un manque de constance et un manque d’endurance, explique Zeba Traoré. Depuis ce match, il a beaucoup progressé pour devenir un athlète plus complet. L’un des aspects les plus fondamentaux, c’était de changer son hygiène de vie.» Bien conseillé et assagi, le Toulousain, qui flirtait avec la barre des 120 kilos, s’est affiné en changeant son régime alimentaire. Les Gallois pourront vérifier sa ligne de près samedi. De très près.