Tasse de maté aux lèvres, allure de beau gosse et indéniable talent de buteur; la Ligue 1 apprend petit à petit à découvrir Dario Cvitanich. Arrivé cet été à Nice à 28 ans, l’Argentin a déjà inscrit dix buts en Ligue 1. Plutôt rentable quand on sait que les Niçois n’ont viré qu’un demi-million d’euros sur le compte en banque de l’Ajax Amsterdam pour s’attacher ses services. «En dehors de trois ou quatre grosses écuries, les clubs de Ligue 1 ne peuvent pas se permettre de s’offrir des joueurs déjà reconnus en Europe, analyse Steve Savidan, ancien buteur de Caen et Valenciennes. Soit ils misent sur leurs jeunes, soit ils font venir des joueurs qui n’ont pas réussi à percer à l’étranger comme lui. Entre 28 et 32 ans, c’est le bon âge pour ce genre de joueurs.» Relégué sur le banc aux Pays-Bas, Cvitanich n’a mis que quelques matchs à se régler avant de commencer à enquiller les buts. «Je ne le connaissais pas, j’étais surpris quand il est arrivé en début de saison, avoue Kaba Diawara, ancien attaquant de l’OGCN. Il faut bien reconnaître que la cellule de recrutement de Nice a eu le nez creux.»

«Il est vicieux»

Surtout connu en Argentine pour être le compagnon de la sculpturale journaliste sportive Cecilia Bonelli, Cvitanich a d’abord commencé à se faire une réputation de provocateur patenté. Contre Bordeaux, il fait disjoncter et expulser Lamine Sané. Contre Rennes, il est également à l’origine d’un carton rouge pour les Bretons. «Il est vicieux mais dans le bon sens du terme, souligne Kaba Diawara. Quand on est plus petit (1,74 m) et moins costaud que les autres, il faut trouver d’autres moyens d’exister. Il n’est pas très rapide mais il est très vif sur cinq mètres.» Lors de la victoire contre le PSG (2-1), l’Argentin fit des ravages avec sa technique, humiliant d’un petit pont le latéral parisien Gregory Van der Wiel sur l’ouverture du score niçoise. «Techniquement, c’est du très bon niveau», poursuit Savidan.

Reste maintenant à confirmer. Cinquièmes de l’élite, Nice et son Argentin sont maintenant davantage attendus à commencer par ce week-end à Lyon. Premier buteur azuréen à franchir la barre des dix buts depuis Loïc Rémy en 2009, Cvitanich devrait bénéficier du marquage des meilleurs attaquants de la Ligue 1. Et se montrer alors moins prolifique. «Il avait des espaces au début parce qu’on ne le connaissait pas, estime Kaba Diawara. Maintenant, il va devoir confirmer.» Pour ne pas finir au cimetière des Argentins décevants comme Martin Cardetti ou Gonzalo Bergessio.