mouscron, le satellite lillois
•football Depuis cet été, le Losc est devenu actionnaire majoritaire du club belge de 2e divisionfrançois launay
Un club house convivial, une pompe à bière au comptoir, des joueurs disponibles et aimables, Bienvenue au Royal Mouscron Peruwelz. Un club de deuxième division qui, comme souvent en Belgique, vit le foot sans prise de tête. Sauf que depuis cet été, le RMP n'est plus tout à fait belge. Depuis la montée du club en D2 en juin, Mouscron, situé à 20 kilomètres de Lille, a un nouveau propriétaire : le Losc. « Il y a trois ans, après le dépôt de bilan du club, les dirigeants de Mouscron sont venus nous voir. On a pris une part minoritaire (26 %) l'an dernier en D3. On avait décidé de devenir majoritaire le jour où Mouscron monterait en Division 2 et c'est arrivé il y a trois mois », explique Frédéric Paquet, le directeur général du Losc
« ça change des matchs de CFA »
Avec 51 % des parts du RMP, Lille est aujourd'hui propriétaire d'un club étranger. Une première dans le foot français. D'ailleurs, le Losc a vite imprimé sa griffe dans la vie mouscronnoise. Si les dirigeants sont belges, le staff technique, dirigé par Arnaud Dos Santos, ancien coach du Losc et de Lens, est lillois. Quant aux entraînements, hormis la séance du mercredi qui se déroule au Canonnier, le stade du RMP, le reste de la semaine se passe à Luchin. Enfin et surtout, Lille a prêté quatre jeunes joueurs (Oukidja, Souquet, Wade, Ruiz) cette saison à Mouscron avec une idée bien précise en tête. « Aujourd'hui, l'écart est trop important entre l'équipe pro, qui joue le haut du tableau et la réserve qui évolue en CFA. Mouscron est une étape intermédiaire entre la Ligue 1 et le CFA. ça permet à nos jeunes joueurs de prendre du temps de jeu », poursuit Paquet.
Exemple avec Alexandre Oukidja. Malgré quatre ans passés avec la réserve du Losc, le gardien n'a jamais percé chez les pros. Aujourd'hui, il revit. « Je m'éclate. Il y a une vraie ferveur populaire (2 000 spectateurs de moyenne). ça change des matchs de CFA où il y a 200 personnes maximum », reconnaît le joueur de 23 ans. Même son de cloche chez Arnaud Souquet. Le milieu, qui avait notamment marqué un but à Prague avec Lille en Ligue Europa (2009), est depuis revenu sur terre. Mais l'expérience belge lui a redonné des couleurs. « On progresse plus dans un championnat pro que dans une réserve. Là, tu portes le fanion du club et on peut se faire repérer par d'autres équipes », lâche le joueur de 20 ans. Car dans l'histoire, tout le monde est gagnant. Si le Losc peut rappeler dans son groupe ses joueurs prêtés, il a aussi l'ambition de se servir dans le réservoir du RMP. En cas d'explosion d'un jeune joueur formé en Belgique, sa destination sur le sol français sera alors toute trouvée.