Louis Burton, le Parisien du Vendée Globe
VOILE•A 27 ans, ce jeune chef d'entreprise s'apprête à boucler son premier tour du monde en solitaire...Alexandre Pedro
A la rubrique domicile, le dossier de presse de Louis Burton (27 ans) indique «Paris IIIe arrondissement». Natif d’Ivry sur Seine, le benjamin du prochain Vendée Globe (qui s’élance le 10 novembre) connaît mieux le périphérique francilien que les mers du Sud où il n’a encore jamais hissé les voiles. Au milieu de l’armada de marins bretons, Burton détonne. Jamais passé par Port la Forêt (le centre d’entraînement finistérien d’où sortent les Desjoyeaux, Jourdain et Le Cléac’h), le Parisien n’a également jamais participé à une Solitaire du Figaro. Sa passion pour la voile, Burton la vit entre son camp de base de Saint-Malo et la capitale, où ce diplômé de l’ISCPA dirige son agence d’événementiel. «Le nombre de kilomètres que j’ai dévoré entre Paris et la Bretagne doit largement faire le parcours du Vendée Globe», exagère-t-il à peine.
Un matin, le marin du dimanche (et des vacances) a eu une révélation. «J’étais dans le métro pour aller au bureau. Je ne sais pas pourquoi, je me suis mis à rêver de participer à la Route du Rhum.» Burton déploie alors ses talents de vendeurs et de gestionnaire pour que le rêve devienne réalité en 2010. «J’ai monté un projet pour la Route du Rhum avec un tout petit budget. Mon sponsor, Bureau Vallée, a été très content et a rentabilisé par quinze en terme de retombées médias son investissement.»
Encore 300.000 euros à trouver
Une septième place plus tard sur la Transat Jacques Vabre (en binôme avec son frère Nelson), Burton rachète le monocoque de Jérémie Bayou. «J’ai un peu mis son sponsor au pied du mur, avoue-t-il. J’ai fait un crédit leasing comme pour une bagnole».
Et vogue la galère. Car avant d’être une course contre les éléments, le Vendée Globe demande de naviguer entre les colonnes de chiffres. «Mon budget 1,2 million d’euros. Aujourd’hui, il m’en manque 300.000, révèle le jeune père de famille. Toute mon équipe s’active pour trouver de nouveaux sponsors, moi le premier. Pour participer à un Vendée Globe, il faut aussi être un bon chef de pub. Il faut pouvoir mettre des chiffres de retombés en face des investissements.» Mais derrière les chiffres, il y a toujours un rêve au départ. Un rêve qui peut naître dans une ligne du métro parisien.