Racing-Métro: Gonzalo Quesada, entraîneur cérébral
RUGBY•Le nouveau manager du Racing-Métro a tout programmé pour réussir...Julien Laloye
Ceux qui n’ont pas découvert le rugby avec Johnny Wilkinson savent qui était le buteur le plus classieux du début des années 2000. Il s’appelait Gonzalo Quesada et maîtrisait l’art du coup de pied sur le bout du gros orteil. Dix ans plus tard, le manager du Racing-Métro entraîne comme il butait: sans rien laisser au hasard. Emile Ntamack, qui a soufflé son nom à Marc Liévremont pour intégrer le staff du XV de France en 2007 après l’avoir connu chez les moins de 21 ans, se souvient comment le néo-retraité avait passé l’entretien d’embauche haut la main: «Il avait très bien travaillé son sujet. Sa manière de fonctionner, mélangeant approche scientifique et introspection mentale, en fait un garçon très compétent».
Une formation universitaire solide
Chargé du jeu au pied chez les Bleus, Quesada a révolutionné la vie des buteurs tricolores: clips vidéos sur les mauvaises habitudes des uns et des autres, caméra haute vitesse pour améliorer la motricité du geste, séances de relaxation mentale… L’ex-international argentin (39 sélections) avait tout prévu. Déjà titulaire d’un Master en sciences économiques et gestion des entreprises, acquis au pays du temps ou le rugby n’était pas encore professionnel, Quesada a ajouté à sa panoplie des diplômes de biomécanique et de préparation mentale appliquée à la performance sportive. De quoi prendre en main une équipe de Top 14 sans soucis, confirme Ntamack: «En équipe de France, Gonzalo était intégré à toutes les conversations tactiques car il était capable d’avoir une vision globale de la stratégie à mettre en place».
Un discours pragmatique
Les Racingmen, traumatisés par l’expérience Berbizier, semblent adhérer à cette nouvelle approche (quatre victoires en six matchs). D’autant qu’en dépit d’un esprit «très pragmatique et d’abord axé sur l’efficacité» dixit Ntamack, Quesada sait impliquer ses joueurs en responsabilisant chacun au maximum. «Avec lui la porte n’est jamais fermée explique Mathieu Bélie. On peut échanger sur le jeu pour ajouter la manière au résultat». Car en bon perfectionniste, l’Argentin a identifié ce qu’il a manqué au Racing pour passer en cap en phases finales lors des dernières saisons: une organisation offensive trop stéréotypée. D’où son discours plus positif à l’issue de la défaite à Clermont (13-12) qu’après la victoire face à Biarritz sur le même score à Colombes samedi dernier. Aujourd’hui au Racing, rigoriste ne veut plus dire restrictif. .