FOOTL'«amiiii» Pascal Praud quitte le FC Nantes

L'«amiiii» Pascal Praud quitte le FC Nantes

FOOTLe directeur général laisse derrière lui un bilan médiocre et des expressions bien à lui...
David Phelippeau

David Phelippeau

«La vie n'est que mouvement... » Pascal Praud a décidé de s'appliquer une de ses répliques favorites. Lundi matin, il a vidé son bureau, dit au revoir aux salariés et annoncé par le biais d'un communiqué «qu'il avait décidé, d'un commun accord avec Waldemar Kita, de mettre fin à ses fonctions de directeur général délégué».
Arrivé au FC Nantes en janvier 2008, l'ancien journaliste de TF1 était celui qui devait éclairer le président Kita sur les spécificités du contexte nantais. Amoureux du FCN et ex-joueur, comme il aimait le répéter, il était censé être la caution nantaise de Kita. Mais il n'a finalement jamais rempli ce rôle.

En guerre avec la presse
Dans le sillage de son président, il néglige le passé, l'histoire du FCN. Un jour, il déclare qu'il faut en finir «avec les Choristes, Amélie Poulain et Radio Nostalgie». Une maladresse qui lui coûtera cher et qu'il admet volontiers maintenant.
Supposé être dans l'ombre, Praud ne peut s'empêcher de passer sur le devant la scène. A son insu parfois. Un matin, il se fait piéger par un journaliste qui reprend une de ses phrases prononcées pourtant en off: «Valenciennes, c'est des pompes à vélo!» Le lendemain, toute la France du foot se gausse de sa facétie. Au sein même du club, son côté donneur de leçons – «mais ce n'est pas convenable!» –, hâbleur, chemise ouverte jusqu'au nombril – «j'ai fait vingt ans de TF1» –, sa grandiloquence – «si vous ne voulez pas prendre de coups, vous faites libraire à la Baule » – ne passaient plus. « Sniff... il va nous manquer», ironisait même un salarié, lundi en début d'après-midi. Les «amiiiis!», lancés quand il saluait, ne résonneront plus à la Jonelière.
Ses relations avec les supporters sont aussi vite brouillées. Son accointance avec Kita – ennemi juré de beaucoup de fans – et son allure de dandy parisien agacent. Le 11 février 2008, à Brest, il prend l'initiative d'aller donner un maillot au kop nantais. Des «Pascal Praud, enculé» lui font rebrousser chemin. Il n'est là que depuis deux mois, mais il comprend vite qu'il devra ramer pour séduire. Peine perdue.
Enfin, ses rapports avec la presse locale se tendent rapidement. Garde-fou des intérêts de Kita, il dégaine son portable à chaque critique. «Mais, pourquoi tu écris ça? Vous êtes de grands enfants, les journalistes!», tonne cet ancien de la profession. Praud s'érige en bouclier de Kita. Au plus fort de la crise, il ne se dégonfle pas. Quitte à prendre des coups. «J'ai deux bras, deux jambes...», relativise-t-il. Et pour beaucoup de supporters, une bonne tête à claques.