Logement : Des associations veulent étendre la trêve hivernale aux squatteurs
SOCIAL•Face à la multiplication des expulsions, les associations Droit au Logement (DAL), Médecins du monde et la Fondation Abbé-Pierre ont demandé ce lundi au gouvernement de soutenir un amendement rétablissant «la trêve hivernale pour tous»...C.P. avec AFP
Halte aux expulsions, même dans les squats et les bidonvilles. Plusieurs associations se sont réunies ce lundi à Paris dans un squat occupé depuis plus d'un an par des familles mal-logées près de la gare du Nord, à Paris, pour dénoncer l’intensification des expulsions de ces habitations informelles ou illégales observée depuis deux ans et notamment cet hiver.
«Des squats de nécessité»
«Des immeubles entiers, avec des familles et des enfants, sont expulsés» en région parisienne, mais aussi en Bretagne, à Bordeaux, Lille, Toulouse, Lyon, Dijon ou Marseille, a déploré ce lundi en conférence de presse le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud. Ces personnes «n'ont pas d'autres solutions pour se loger», a-t-il affirmé, évoquant des «squats de nécessité».
Les associations, ont demandé que le gouvernement soutienne un amendement rétablissant «la trêve hivernale pour tous». Ce texte sera défendu par un député du Front de Gauche, lors de l'examen du projet de loi Alur, examiné en seconde lecture à l'Assemblée à partir de mardi.
La loi du 3 décembre 1956 avait instauré la trêve hivernale des expulsions pour tous, après l'appel de l'abbé Pierre à l'hiver 1954. Une nouvelle loi, en 1991, en avait limité la portée pour les occupants «sans droits ni titres», squatteurs, habitants de bidonvilles ou de logements de fortune.
«La multiplication des squats est un des effets très fort de la crise. On comprend totalement le souci des associations, avait indiqué lundi matin une source qui suit de près ce dossier. On travaille avec le ministère de la Justice et le ministère de l’Intérieur pour trouver un dispositif légal. Et il y aura un débat parlementaire à ce sujet, mais notre objectif ne peut pas être de légaliser les squats.»