La folie «Pokémon GO»
DiaporamaCharlotte Gonthier
«Attrapez les tous, mais faites attention à vous et aux autres» devient le nouvel adage un peu partout dans le monde. Un homme est entré sur une zone militaire en Indonésie, un autre a eu un accident de voiture, en jouant. Autant d'événements qui accroissent encore la notoriété de «Pokémon GO», un jeu de réalité augmentée qui fait un tabac dans le monde. Où va s'arrêter ce nouvel effet de mode? Tout le monde est touché, petits comme grands. Et tous se retrouvent la tête dans leurs smartphones. Avec une seule idée en tête: attraper le plus de Pokémon possible. Petit tour du monde de cette douce folie.
Photo: Des joueurs à Toronto.
Réalisation: Charlotte Gonthier
«Attrapez les tous, mais faites attention à vous et aux autres» devient le nouvel adage un peu partout dans le monde. Un homme est entré sur une zone militaire en Indonésie, un autre a eu un accident de voiture, en jouant. Autant d'événements qui accroissent encore la notoriété de «Pokémon GO», un jeu de réalité augmentée qui fait un tabac dans le monde. Où va s'arrêter ce nouvel effet de mode? Tout le monde est touché, petits comme grands. Et tous se retrouvent la tête dans leurs smartphones. Avec une seule idée en tête: attraper le plus de Pokémon possible. Petit tour du monde de cette douce folie.
Photo: Des joueurs à Toronto.
Réalisation: Charlotte Gonthier
Le jeu «Pokémon GO» est un jeu de réalité augmentée qui se pratique sur smartphone. Sa renommée est hyper importante et le nombre de joueurs ne cesse d'augmenter. Mais il a aussi ses détracteurs comme en Arabie Saoudite où une fatwa a été édictée par le comité permanent des recherches et des fatwas qui avait déjà interdit le jeu en 2001.
A Riyad, en Arabie saoudite, la fatwa n'empêche pas certains Saoudiens de se jeter à corps perdu dans ce nouveau jeu.
En Indonésie, un Français de 27 ans s'est introduit sur une base militaire pour attraper un Pokémon, il a été arrêté et questionné pendant plusieurs heures. Le lendemain, les autorités indonésiennes ont interdit le jeu aux policiers pendant leur heures de service et devraient étendre cette privation aux militaires. Pour le ministre de la Défense, Ryamizard Ryacudu, l’application sur smartphone pourrait constituer une menace pour la sécurité, en servant à des activités d’espionnage.
Alors que le jeu n'est officiellement pas encore sorti en France, certains ont déjà commencé la chasse.
La gendarmerie française a déjà lancé un appel à la vigilance sur les réseaux sociaux et peut-être verrons nous bientôt sur les quais du métro français les mêmes panneaux d'affichage que dans le métro new-yorkais.
Aux Etats-Unis, un jeune homme a continué sa partie après avoir pris un coup de couteau dans l'épaule. Tout est normal.
Photo: Des joueurs à Gulf Coast State College de Panama City en Floride.
Sur la Grote Markt à Haarlem aux Pays-Bas.
Le magasin Inutilious dans le quartier du Lower East Side de New York n'est pas prêt à accueillir les chasseurs et le fait savoir par une pancarte. Pas sûr que les joueurs lèvent la tête pour la voir.
Une des conséquences pas drôle du tout de la folie «Pokémon GO»: le cimetière de Whitburn en Ecosse est devenu un des spots du jeu et a été beaucoup dégradé.
Il existe aussi des chasses géantes de Pokémons, comme ici à San Francisco. Souvent lancées via Facebook, les chasses peuvent attirer des milliers de personnes ce qui peut, comme à Nantes, forcer les autorités à imposer aux organisateurs de changer de lieu.
En Bosnie, une ONG a alerté la population des risques réels encourus par les joueurs qui s'approcheraient trop près des zones minées.
Un groupe tente d'attraper des Pokémon à Hartselle en Alabama en pleine nuit, parce qu'il n'y a pas d'heure pour jouer à «Pokémon GO». Dîners interrompus, réveil en plein milieu de la nuit, rien ne semble pouvoir arrêter les joueurs.
Roxanne Cook s'est confiée à l'AFP, cette maman reconnaît qu'il lui faut plus de temps maintenant pour se rendre à son travail en vélo, «parce que je m'arrête à chaque PokéStop», les lieux de ravitaillement des joueurs.
Un autre joueur, âgé de 23 ans, a passé son week-end à jouer, ne s'arrêtant que pour dormir (un peu), manger et surtout recharger son téléphone pour pouvoir continuer la traque.
Jouer à «Pokémon GO», c'est aussi parcourir beaucoup de kilomètres.
Et ne plus profiter des alentours comme sur la Piazza del Popolo à Rome. Mais cela peut permettre des rencontres inattendues. Michael Mercilliott, un électricien de 27 ans, a raconté à l'AFP comment il a «rencontré» d'autres joueurs: «Hier, je jouais en marchant dans la rue et je suis rentré dans quelqu'un qui y jouait aussi. Ça nous a fait rire. Il faut faire attention à ce qu'il y a autour de nous, surtout quand on traverse la rue. J'imagine que ça peut être dangereux.»
La rue piétonne Loudoun Street de Winchester en Virginie est un spot très connu dans le voisinage et les joueurs y viennent seul ou en famille.
Il n'y a pas que dans la rue qu'on trouve des Pokémon, ce qui a par exemple forcé le musée de l'Holocauste à Washington à demander aux joueurs de s'abstenir de chasser le Pokémon dans ce lieu de mémoire.
Dans les rues de Lagos au Nigeria le jeu a aussi ses adeptes. Un habitant de Lagos de 23 ans s'est exprimé sur le sujet de la dangerosité de jouer dans la mégapole de 20 millions d'habitants: «Ici, “Pokemon GO” c'est comme “Mad Max”. T'as intérêt à être malin pour en sortir indemne.» Son frère ajoute: «Parfois, tu peux même pas sortir ton téléphone. Sinon, les voleurs vont te tomber dessus comme des mouches.»
Il est moins risqué, en revanche, de jouer à Sydney.
L'application lancé par Niantic arrive bientôt au Japon et le gouvernement a déjà averti aux utilisateurs: Ne pas partir à l'assaut des Pokémon à vélo, porter un chapeau lors d'une traque par fortes chaleurs et ne pas s'aventurer dans des endroits dangereux.
Voici la tête d'un chasseur heureux dans les rues de Banda Aceh en Indonésie.