Tueur à la machette en Ille-et-Vilaine: «Il était impulsif et croyait que la terre était plate»
FAITS-DIVERS – Interrogé par «20 Minutes», l'un de ses voisins dresse son portrait...Mathieu Gruel
«Deux jours que j’ai du mal à dormir.» Gérard (1), résidant de Melesse, en Ille-et-Vilaine a encore du mal à se remettre de cette nuit de mardi. «Tout s’est fait en vingt-cinq minutes», détaille-il. Vingt-cinq minutes durant lesquelles, «Jean-Fred» habitant de la même commune, est soupçonné d’avoir causé deux accidents, blessé deux personnes avec une machette et incendié un appartement et une maison, dans laquelle le corps d’une femme de 59 ans a été retrouvé.
«C’est tellement soudain et inattendu. On ne s’y attendait pas, forcément. Tout le monde est peiné», confie Gérard, qui habite «pas très loin». Lui, avait croisé «Jean-Fred» pour la dernière fois il y a une quinzaine de jours. «Il était en train de bricoler son portail. On a échangé quelques mots.»
Le 11-septembre, un coup des Américains
Des rapports de bon voisinage, sans plus. «Il faut dire qu’il avait un petit grain. Il ne fallait pas le lancer sur les sujets sensibles, il voulait toujours avoir raison.» La lune, les astres, les attentats du 11-septembre… Autant de thèmes qu’il valait mieux éviter avec lui. «Il était facilement sur la défensive et impulsif. Il croyait notamment que la terre est plate ou qu’Oussama ben Laden n’avait pas existé… Que les attentats, c’était un coup des Américains.»
Pourtant, cet homme de 58 ans avait été très impliqué dans la vie de la commune. «Il s’était occupé des jeunes au foot. Il en avait aussi formé certains au tennis», détaille Gérard. Jusqu’à ce qu’une séparation vienne perturber ce tableau parfait. «Il avait changé depuis son divorce. Il a notamment été viré des compétitions départementales de tennis du département», détaille Gérard.
«Tenu en respect» par trois voisins
Arrivé dans le quartier depuis les années 80, «Jean-Fred» semble avoir peu à peu perdu pied au cours de ces cinq dernières années, qui ont suivi le divorce. Jusqu’à cette nuit de mardi, au bout de laquelle ce sont finalement trois voisins, «qui l’ont tenu en respect», le temps de permettre son interpellation.
«J’essaye encore de remettre le fil des événements dans le bon ordre», confie Gérard, qui dit attendre les vacances avec impatience. «Ça va faire du bien.» «Jean-Fred», lui, a été «hospitalisé d’office».
(1) Le prénom a été changé