Pas-de-Calais: Épais mystère autour d'un assureur qui menait une double vie
FAITS-DIVERS•Décédé en 2008, il ne se serait pas suicidé tout seul...Corentin Chauvel
Depuis sa disparition en novembre 2008, la famille de Jacques Heusèle est persuadée que la mort de cet assureur d’Arras (Pas-de-Calais) n’est pas due à un suicide. L’homme de 59 ans semblait également mener une double vie, rapporte Le Parisien ce lundi.
C’est le 17 novembre 2008 que la «descente aux enfers» commence pour la famille Heusèle. Dans l’après-midi, l’assureur annonce à sa secrétaire qu’il a un rendez-vous à Valenciennes. Il n’en reviendra jamais. Sa voiture est retrouvée deux jours plus tard près de Charleroi, en Belgique, au bord de la Sambre, dans laquelle son corps finit par être retrouvé un peu plus de deux mois plus tard, lesté à un haltère.
Détournements de fonds et autres crédits
L’enquête conclut rapidement à un suicide, au grand dam de ses proches qui ne peuvent y croire, au vu des éléments troublants qu’ils vont découvrir peu après la mort de Jacques Heusèle. Le lendemain de sa disparition, des inspecteurs du groupe Aviva, pour qui l’assureur travaillait à travers son agence, révèlent à sa compagne qu’il manque 150.000 euros dans les caisses, correspondant à des détournements de fonds.
La suite du gouffre financier découvert par la famille Heusèle est fracassante: crédits bancaires ou à la consommation contractés pour 150.000 euros, retrait sur l’assurance-vie de sa belle-mère pour 40.000 euros, et sur celle de sa femme pour 50.000 euros, disparition de bijoux de famille pour 20.000 euros, détaille Libération . L’assureur gagnait pourtant bien sa vie (environ 5.000 euros par mois) et faisait faire à sa famille toutes les économies possibles. «On vivait avec à peine la moitié de ce qu’il gagnait», a souligné un de ses fils au quotidien.
Des prénoms de mineures sur des carnets
Encore plus troublants sont les prénoms d’enfants, de sexe féminin, retrouvés écrits dans les carnets personnels de Jacques Heusèle. A chaque prénom correspond un âge et des éléments tels que «bracelets», «chaînes», «haltères», «casting» ou encore «escortes». Ses proches pensent alors à une sombre histoire de scandale sexuel voire politique, l’homme fréquentant régulièrement les élus locaux d’Arras, et notamment après des retraits d’argent importants. La page de son agenda concernant le 17 novembre 2008, elle, a été arrachée…
Après que l’affaire soit passée par quatre juges d’instruction et que la famille Heusèle soit passée par trois avocats, le mystère s’est un peu éclairci avec les conclusions de l’autopsie, finalement effectuée il y a un an, révélant qu’il n’était pas mort après une noyade. De nombreux autres éléments de l’enquête n’ont toujours pas été examinés par la justice tel qu’un téléphone portable dont les proches de Jacques Heusèle n’avait pas connaissance ou son ordinateur.