Toulouse: Effroyable tuerie à l'école
DRAME•Quatre personnes, dont trois enfants, ont été tués lundi matin à Toulouse...Béatrice Colin, William Molinié et Julie Rimbert
C'était l'heure de la prière, ce lundi matin au collège-lycée Ozar-Hatorah, dans le quartier toulousain du Faubourg-Bonnefoy, quand Jonathan Sandler, enseignant d'éducation juive, et ses deux fils de 3 et 6 ans, sont fauchés par les balles. Une arme a été dégainée par un homme qui vient de garer son scooter. Probablement le même individu qui, jeudi dernier, a attaqué trois militaires à Montauban, en tuant deux sur le coup.
Dimanche 11 mars, il avait commencé son périple macabre en tendant un guet-apens à un parachutiste de Francazal. Ce lundi, en pleine rue, «il a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui, enfants et adultes, et des enfants ont été poursuivis à l'intérieur de l'école», a indiqué le procureur de Toulouse, Michel Valet. Froidement, l'homme casqué les a assassinés. Son arme s'est alors enrayée, il en sort une autre et tue la fille du directeur, Yacoov Monsonego. Il touchera aussi Brian, un adolescent de 17 ans, qui semblait hors de danger dans la soirée.
«Après les militaires, on essaie de toucher un autre symbole»
«Cet homme est rentré dans la cour pour aller mettre une balle en pleine tête d'une enfant de 8 ans, c'est quelqu'un de déterminé, très calme. La haine, c'est ça. Mais la haine, ce n'est pas de la folie», assure Nicole Yardeni, la présidente régionale du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), encore étourdie par les images de la vidéosurveillance de l'entrée qu'elle venait de voir. «Nous avons entendu des coups de feu, de nombreux enfants sont rentrés se réfugier à l'intérieur de la synagogue. Puis nous sommes sortis et cela a été horrible», raconte Richard, un fidèle. Aron est arrivé lui quelques minutes après les coups de feu, à la recherche de son fils. «J'ai vu un jeune de 16 ans en train d'essayer de réanimer un enfant… Ce qu'on aimerait, c'est se réveiller de ce cauchemar», témoigne ce père de famille. Il aurait aussi préféré que «la présence policière soit maintenue ces dernières années, «comme c'était le cas il y a encore deux ans, cela aurait dissuadé», déplore-t-il. C'est aussi le sentiment partagé par d'autres membres de la communauté juive, présents sur les lieux pour soutenir les familles.
Dans les esprits de certains de ses membres «après les militaires, on essaie de toucher un autre symbole», estime un cinquantenaire. «Nous sommes discrets. Pour venir ici, il faut le savoir. C'est donc bien la communauté juive qui était visée », souligne cette enseignante de sciences physiques de l'établissement. Ce matin-là, par chance, elle était en retard.