FÊTESFaut-il laisser ses enfants croire au père Noël?

Faut-il laisser ses enfants croire au père Noël?

FÊTESes parents rivalisent d'ingéniosité pour que leurs enfants y croient le plus longtemps possible...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

Il doit descendre «du ciel avec des jouets par milliers». Mais, en attendant le 24 décembre, le père Noël a un agenda de ministre. Jeudi, il se faisait prendre en photo dans un grand magasin de jouets. Dimanche, il descendra le beffroi de Lille en rappel, avant de plonger la semaine suivante au milieu de deux cents poissons voraces du Grand Aquarium de Paris.

La semaine dernière était plus calme. Mais il a tout de même fait une apparition à l'école de Jean pour distribuer des bonbons. A 5 ans et demi, l'enfant n'est pas né de la dernière pluie. Il sait faire la différence entre une vraie barbe blanche et un postiche. Entre un ventre rebondi et un costume rembourré. «Il nous a dit que ce n'était pas le vrai, raconte Olivier, son papa. Que c'était juste quelqu'un qui s'était bien déguisé…» Mais la cour de récré peut vite se transformer en terrain dangereux pour les bambins. «Il y a deux jours, sa copine Margaux lui a dit qu'il n'existait pas, poursuit Olivier. On a dû le rassurer le soir. Heureusement qu'il nous fait plus confiance qu'à Margaux…»

«Je lui ai dit qu'il avait des pouvoirs magiques»

En cette période où les pères Noël peuplent les téléviseurs, les sites Internet et les rues commerçantes, les parents sont souvent mis à rude épreuve. Isabelle, maman d'Emma, 8 ans, a même dû intervenir auprès de l'école samedi dernier. «Elle y croit encore. Mais lors du cours de catéchisme, la maîtresse avait prévu de leur révéler la vérité, lâche-t-elle des trémolos encore dans la voix. Avec d'autres parents, on est intervenus auprès d'elle pour qu'elle respecte la croyance des enfants.»

Quand elle était gamine, Marie, elle n'y a jamais cru. Dans le rayon des petites voitures d'un grand magasin, elle appréhende l'avenir. «Baptiste a 18 mois. Il est encore petit. Moi, je ne veux pas lui mentir. Mais mon mari estime qu'il faut lui faire croire au père Noël. Dans un an, il va falloir qu'on tranche ce débat…»

Enceinte du deuxième, Charlotte a été confrontée au même souci. Sous la pression familiale et de son mari, elle a finalement cédé pour le plus grand bonheur de Louise, 4 ans et demi. «On vit dans un appartement sans cheminée. Elle m'a demandé comment le père Noël allait venir déposer les cadeaux. Je lui ai dit qu'il avait des pouvoirs magiques et que cela l'aiderait», raconte la maman, qui a désormais décidé de jouer le jeu. C'est qu'on ne rigole pas avec les mythes. Lundi, une présentatrice américaine a été obligée de s'excuser en direct après avoir vendu la mèche par inadvertance.