L’homme de la situation? Alain Gardère, le nouveau préfet de police, a en tout cas l’habitude des missions complexes. A 54 ans, ce Bordelais d’origine s’est déjà illustré à Paris où il a mis en place en 2009 la police d’agglomération, en cours de déploiement à Marseille. «On le connaît bien ici, c’est un gros travailleur, affirme Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie officier à Paris.» Pour Nicolas Conte, secrétaire général SGP police, «on a eu souvent l’occasion de discuter avec lui dans le cadre de notre mission syndicale, et même s’il n’hésite pas à affirmer ses positions, il reste ouvert au dialogue.»

Proche de Claude Guéant, qui l’avait remarqué en 2002 comme patron de la sécurité publique d’Ille-et-Vilaine alors qu’il était préfet de Rennes, sa nomination ne surprend pas. «Depuis Napoléon, les préfets installés sont proches du pouvoir, note Patrice Ribeiro. Ce n’est pas illogique que Sarkozy fasse de même. Surtout à l’approche de la présidentielle.» Une proximité avec le pouvoir qui pourrait même être un avantage. «A Marseille, même s’il est très compétent, il ne fera pas mieux que son prédécesseur s’il n’a pas plus d’effectifs, souligne Nicolas Conte. Mais sa proximité avec Guéant lui permettra peut-être d’obtenir plus facilement des moyens supplémentaires.»