Sécurité routière: 4.200 «radars pédagogiques» installés en 2011 et 2012
VITESSE•Opération communication pour le ministre de l'Intérieur Claude Guéant...C. F. et sur place, Anne-Laëtitia Béraud
Les panneaux signalant la présence de radars fixes seront bien supprimés, d'ici un an à un an et demi. A leur place, 200 radars dit «pédagogiques» seront installés en juin, puis 2.000 d’ici à la fin de l’année, et le même nombre en 2012. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, l’a annoncé ce lundi matin lors d’une conférence de presse à Proyart, dans la Somme.
Le ministre a assisté au préalable au montage d'un radar pédagogique, et au démontage, quelques kilomètres plus loin, d’un panneau avertisseur de radar sur une route du département.
Selon le ministre, le coût de cette opération sera nul pour le contribuable, car financé par les revenus générés par les amendes de la route. La pose d’un radar «pédagogique» coûte entre 3.000 et 5.000 euros, a précisé la déléguée interministérielle à la sécurité routière, Michèle Merli.
Ce type d’appareil indique aux automobilistes la vitesse à laquelle ils roulent, et sont non pénalisants. Ils seront notamment placés dans les zones dangereuses, y compris sur les itinéraires sur lesquels les radars existent, avait expliqué Claude Guéant sur Europe 1.
Gouvernement versus députés UMP
Vendredi dernier, le ministère a confirmé sa décision d'enlever les panneaux signalant les radars fixes, alors que Claude Guéant avait annoncé un peu plus tôt que cette décision était suspendue, le temps de la concertation, contredisant ainsi le message de fermeté du Premier ministre François Fillon.
Une vive polémique oppose le gouvernement et les députés UMP sur cette question. Une bonne partie des parlementaires de la majorité estiment que l'exécutif doit renoncer à la suppression des panneaux signalant les radars. Ce lundi matin, le ministre Claude Guéant a estimé que «le gouvernement a entendu ces parlementaires, ce n’est pas reculer que dialoguer».
Les fabricants d’avertisseurs de radars pour les automobilistes, eux, semblent avoir eu gain de cause. Ils ne seront pas interdits en France mais transformés en appareils «pour signaler les zones dangereuses», a déclaré vendredi le ministère de l'Intérieur à l'issue d'une réunion avec les fabricants.
Les accidents de la route tuent environ 4.000 personnes chaque année en France et les chiffres d'avril ont été mauvais avec 355 morts, soit près de 20% d'augmentation par rapport au même mois l'an dernier. L’objectif du gouvernement est d’atteindre les 3.000 morts.