SANTELes analgésiques pourraient présenter un risque pour la femme enceinte

Les analgésiques pourraient présenter un risque pour la femme enceinte

SANTEPour la première fois, deux études viennent de faire le lien entre la prise d'analgésiques, et l'augmentation du risque de cryptorchidie chez l'enfant…
Mickaël Bosredon et Audrey Chauvet

Mickaël Bosredon et Audrey Chauvet

C’est une première dans le monde scientifique. Deux études, l’une danoise, l’autre franco-danoise, viennent simultanément de mettre en évidence une association entre la prise d’analgésiques et l’augmentation de la cryptorchidie chez l’enfant. La cryptorchidie est définie comme l’absence d’un ou deux testicules dans le scrotum, et conduit à l’infertilité, voire dans certains cas à des formes de cancers. La cryptorchidie est de l’ordre de 2 à 3% chez les enfants en France, et de 9% au Danemark, taux le plus élevé en Europe. Parallèlement le Danemark est connu pour être l’un des pays les plus consommateurs d’analgésiques.

Les médicaments représentent un risque plutôt au début de la grossesse

Dans l’étude franco-danoise, menée par le professeur Henrik Leffers, et le français Bernard Jégou, de l’Inserm-Université Rennes I, plus de 400 femmes enceintes ont été étudiées. 64,3% des mères de bébés atteints de cryptorchidie avaient consommé des analgésiques durant la grossesse, particulièrement au début du second trimestre, contre 55,5 % des mères d’enfants en bonne santé. «Les résultats montrent qu’au premier trimestre de la grossesse, quand les femmes ont pris plus d’un analgésique, Ibuprofène, aspirine ou paracétamol, il y a une augmentation significative du risque de cryptorchidie» analyse Bernard Jégou. Au deuxième trimestre, si les femmes prennent de l’Ibuprofène seul, ou de l’aspirine seule, il y a augmentation significative du risque également. La prise de paracétamol seul conduit à la même tendance, même si l’augmentation du risque est moins significative. En revanche s’il y a mélange des trois médicaments, le risque redevient important.

«Pas de panique»

Pour que le résultat soit spécifique, il faut que les femmes aient pris un ou ces médicaments durant deux semaines ou plus.

Chez le rat, qui a également été étudié dans cette étude, lorsque la femelle a pris du paracétamol ou de l’aspirine par gavage, on trouve une baisse de la distance ano-génital chez la progéniture, ce qui est la marque d’une carence en testostérone. Or celle-ci est indispensable pour assurer la descente des testicules de l’abdomen vers les bourses. Par ailleurs, l'application de paracétamol et d'aspirine sur des testicules à l’état fœtal du raton mâle en culture, a conduit à une diminution de moitié de la production de testostérone.

Ces résultats sont «assez significatifs» estime Bernard Jégou, puisque le risque de crytptorchidie est doublé en cas de prise de paracétamol, et multiplié par 22 lorsqu’il y a prise des trois médicaments, "même si ce dernier chiffre est à prendre avec des pincettes, étant donné qu’il y a très peu de cas de femmes prenant ce cocktail de médicaments.»

Faut-il conclure à l’interdiction du paracétamol chez la femme enceinte pour autant? «Certainement pas» insiste Bernard Jégou. «Il n’y a pas de panique à avoir : ces deux études émettent juste des signaux d’alarme. Mais il convient de développer rapidement de nouvelles études épidémiologiques sur des cohortes de femmes plus importantes, et dans d’autres pays que le Danemark. Il convient aussi sans tarder de développer davantage d’études en laboratoire chez l’animal et chez l’homme. Enfin les agences de médicaments, les pharmaciens et les médecins se doivent désormais d’analyser ces résultats avec soin."


Pour que le résultat soit spécifique, il faut que les femmes aient pris un ou ces médicaments durant deux semaines ou plus.

Chez le rat, qui a également été étudié dans cette étude, lorsque la femelle a pris du paracétamol ou de l’aspirine par gavage, on trouve une baisse de la distance ano-génital chez la progéniture, ce qui est la marque d’une carence en testostérone. Or celle-ci est indispensable pour assurer la descente des testicules de l’abdomen vers les bourses. Par ailleurs, l'application de paracétamol et d'aspirine sur des testicules à l’état fœtal du raton mâle en culture, a conduit à une diminution de moitié de la production de testostérone.

Ces résultats sont «assez significatifs» estime Bernard Jégou, puisque le risque de crytptorchidie est doublé en cas de prise de paracétamol, et multiplié par 22 lorsqu’il y a prise des trois médicaments, "même si ce dernier chiffre est à prendre avec des pincettes, étant donné qu’il y a très peu de cas de femmes prenant ce cocktail de médicaments.»

Faut-il conclure à l’interdiction du paracétamol chez la femme enceinte pour autant? «Certainement pas» insiste Bernard Jégou. «Il n’y a pas de panique à avoir : ces deux études émettent juste des signaux d’alarme. Mais il convient de développer rapidement de nouvelles études épidémiologiques sur des cohortes de femmes plus importantes, et dans d’autres pays que le Danemark. Il convient aussi sans tarder de développer davantage d’études en laboratoire chez l’animal et chez l’homme. Enfin les agences de médicaments, les pharmaciens et les médecins se doivent désormais d’analyser ces résultats avec soin."


Pour que le résultat soit spécifique, il faut que les femmes aient pris un ou ces médicaments durant deux semaines ou plus.

Chez le rat, qui a également été étudié dans cette étude, lorsque la femelle a pris du paracétamol ou de l’aspirine par gavage, on trouve une baisse de la distance ano-génital chez la progéniture, ce qui est la marque d’une carence en testostérone. Or celle-ci est indispensable pour assurer la descente des testicules de l’abdomen vers les bourses. Par ailleurs, l'application de paracétamol et d'aspirine sur des testicules à l’état fœtal du raton mâle en culture, a conduit à une diminution de moitié de la production de testostérone.

Ces résultats sont «assez significatifs» estime Bernard Jégou, puisque le risque de crytptorchidie est doublé en cas de prise de paracétamol, et multiplié par 22 lorsqu’il y a prise des trois médicaments, "même si ce dernier chiffre est à prendre avec des pincettes, étant donné qu’il y a très peu de cas de femmes prenant ce cocktail de médicaments.»

Faut-il conclure à l’interdiction du paracétamol chez la femme enceinte pour autant? «Certainement pas» insiste Bernard Jégou. «Il n’y a pas de panique à avoir : ces deux études émettent juste des signaux d’alarme. Mais il convient de développer rapidement de nouvelles études épidémiologiques sur des cohortes de femmes plus importantes, et dans d’autres pays que le Danemark. Il convient aussi sans tarder de développer davantage d’études en laboratoire chez l’animal et chez l’homme. Enfin les agences de médicaments, les pharmaciens et les médecins se doivent désormais d’analyser ces résultats avec soin."


Pour que le résultat soit spécifique, il faut que les femmes aient pris un ou ces médicaments durant deux semaines ou plus.

Chez le rat, qui a également été étudié dans cette étude, lorsque la femelle a pris du paracétamol ou de l’aspirine par gavage, on trouve une baisse de la distance ano-génital chez la progéniture, ce qui est la marque d’une carence en testostérone. Or celle-ci est indispensable pour assurer la descente des testicules de l’abdomen vers les bourses. Par ailleurs, l'application de paracétamol et d'aspirine sur des testicules à l’état fœtal du raton mâle en culture, a conduit à une diminution de moitié de la production de testostérone.

Ces résultats sont «assez significatifs» estime Bernard Jégou, puisque le risque de crytptorchidie est doublé en cas de prise de paracétamol, et multiplié par 22 lorsqu’il y a prise des trois médicaments, "même si ce dernier chiffre est à prendre avec des pincettes, étant donné qu’il y a très peu de cas de femmes prenant ce cocktail de médicaments.»

Faut-il conclure à l’interdiction du paracétamol chez la femme enceinte pour autant? «Certainement pas» insiste Bernard Jégou. «Il n’y a pas de panique à avoir : ces deux études émettent juste des signaux d’alarme. Mais il convient de développer rapidement de nouvelles études épidémiologiques sur des cohortes de femmes plus importantes, et dans d’autres pays que le Danemark. Il convient aussi sans tarder de développer davantage d’études en laboratoire chez l’animal et chez l’homme. Enfin les agences de médicaments, les pharmaciens et les médecins se doivent désormais d’analyser ces résultats avec soin."