Qui sont les bénévoles en France aujourd'hui?
SOCIETE•Selon une enquête, ils sont 18 millions. Portrait...Oriane Raffin
Le bénévole français? «Si on grossit les traits, c’est une personne de classe moyenne, du troisième âge», détaille Dan Ferrand-Bechmann, sociologue à l’université de Paris-8 et auteur de «Le métier de bénévole».
Selon une étude menée par l’association France Bénévolat à partir d’une enquête Ifop, les Français sont 18 millions à être bénévoles. Anne Poitrenaud, de l’association France Bénévolat, contactée par 20minutes.fr explique: «11,3 millions d’entre eux sont bénévoles associatifs, 4,5 millions dans les syndicats, les organisations politiques ou religieuses et 7,4 millions sont bénévoles de proximité». Mais qui se cache derrière ces chiffres?
Autant d’hommes que de femmes
Parmi eux, à peu près autant d’hommes que de femmes (35% contre 38%), même si, note Dan Ferrand-Bechmann, «les hommes ont des positions de responsabilité et les femmes sont plutôt les petites mains».
Originaires du sud-ouest
Selon l’enquête de l’Ifop, 45% des habitants du sud-ouest sont bénévoles, contre 35% des Franciliens et 32% dans le nord-est. Selon qu’ils sont ruraux ou urbains, le type d’associations auxquels ils adhèrent est différent. Plus petites, plus «locales» pour les villages.
Pratiques religieuses
Parmi les dénominateurs communs chez les bénévoles, la religion figure en bonne place. «J’ai remarqué que beaucoup de gens qui ont des pratiques religieuses s’impliquent en tant que bénévoles», poursuit la sociologue. Il faut dire que la morale et l’éthique font partie des grandes motivations des bénévoles, et ce, quelque soit la religion. «Les jeunes musulmans, par exemple, sont très engagés dans l’entraide», note Dan Ferrand-Bechmann.
Des retraités et des jeunes
Du point de vue des tranches d’âge, les bénévoles sont soit jeunes (29% des 15-24 s’engagent selon l’enquête de l’Ifop) soit retraités (51% des plus de 65 ans sont bénévoles). Entre 25 et 34 ans, à l’âge où on débute la vie professionnelle et où on construit sa famille, il semble plus difficile de s’impliquer dans les associations. Si les retraités ont du temps, les jeunes, eux, deviennent bénévoles pour «avoir une première expérience valorisable», souligne Anne Poitrenaud.
Des motivations diverses
«Les gens ne sont pas aussi individualistes qu’on le dit», explique Dan Ferrand-Bechmann. Les motivations sont très variées: de l’altruisme pur à la volonté de booster son CV. «Face à la crise et aux difficultés, certains sont un peu choqués et ils veulent faire quelque chose, explique la sociologue. D’autres voient le bénévolat comme un moyen de s’impliquer en dehors de la politique et de mettre leurs compétences aux services des autres». Enfin, certains estiment «avoir eu de la chance», et veulent donc partager avec ceux qui en ont eu moins. «La France sans bénévoles, je ne sais pas comment ça fonctionnerait» conclut Dan Ferrand-Bechmann.
Et vous, êtes-vous bénévoles? Pour quelle association? Et pour quelles raisons?