SANTEL'ablation préventive des seins réduirait le risque de cancer

L'ablation préventive des seins réduirait le risque de cancer

SANTEChez des femmes porteuses des gènes de prédisposition...
Julie Rasplus

Julie Rasplus

Un sein en moins, un cancer d’évité? C’est ce qui ressort d’une étude publiée cette semaine dans la revue américaine The Jama, réalisée par des chercheurs du centre clinique d’épidémiologie et de statistiques de l’Université médicale de Pennsylvanie.

Les cas de 2.482 femmes porteuses des gènes du cancer du sein et de l’ovaire* (BRCA 1 et BRCA 2), de 22 centres de recherche clinique aux Etats-Unis et en Europe entre 1974 et 2008, ont été étudiées. Les gènes de prédisposition, découverts en 1994 et 1995, augmentent considérablement (50% à 80%) les risques de cancer.

Des opérations qui «prolongent la vie»

Les chercheurs sont enthousiastes. «C’est la première étude qui prouve que ces interventions chirurgicales préventives prolongent la vie des femmes ayant ces prédispositions génétiques», insiste le docteur Virginia Kaklamani, co-auteur de l’étude et citée par Le Figaro.

L’étude montre en effet que l’ablation préventive des seins et/ou des ovaires réduit les risques de développer un cancer et de décès chez ces femmes.

Les influences de l’ablation préventive

Parmi les femmes suivies, certaines ont subi une ablation préventive des seins, d’autres des ovaires et une dernière catégorie a choisi le dépistage renforcé.

Selon les résultats, publiés dans Le Figaro, aucune des 247 femmes ayant subi une masectomie n’ont développé de cancer du sein «durant les trois ans de suivi médical». En revanche, les chercheurs ont observé 98 cas sur les 1.372 femmes n’ayant pas subi cette ablation.

Pour celles ayant subi une ablation des deux ovaires, le risque de cancer (du sein et des ovaires) aurait apparemment chuté. La mortalité a en tout cas baissé de 10% dans ce groupe, en comparaison à celui qui n’avait pas subi d’ablation ovarienne.

Effectuer les tests génétiques à temps

Si cette réduction du risque de mortalité (à long terme) grâce à l’ablation préventive reste encore à confirmer, les tests génétiques devront être encore plus récurrents.

Virginia Kaklamani poursuit: «Ces derniers ne doivent pas être pratiqués chez le cancérologue lorsqu’il est déjà trop tard.»

*S'ils augmentent les risques de développer des cancers du sein et de l'ovaire, les gènes de prédisposition BRCA 1 et BRCA 2 ne sont mis en cause que dans 5% des cancers du sein et 10% des cancers des ovaires.