VIDEO. Calais: Yann Moix dénonce «un protocole de la bavure» contre les migrants
MIGRANTS•Le chroniqueur de «On n’est pas couché» a livré quelques images du documentaire qu’il tourne pour Arte…M.L. avec AFP
L'essentiel
- Yann Moix a publié une lettre ouverte dans les colonnes de «Libération».
- Il dénonce un « protocole de la bavure » contre les migrants à Calais.
- Des extraits de son documentaire pour Arte ont été mis en ligne.
L’écrivain et chroniqueur Yann Moix a vivement interpellé le chef de l’Etat, qu’il accuse d’avoir « instauré à Calais un protocole de la violence » contre les migrants, dans une lettre ouverte publiée, lundi, par Libération.
Des « actes de barbarie »
« Chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés », déclare le chroniqueur, qui affirme avoir filmé des «actes de barbarie» dans un documentaire qu’il est en train de réaliser et qui sera diffusé en mai.
A Calais « des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement », ajoute-t-il, en déplorant « saccages d’abris, confiscations d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l’aide humanitaire ».
Le préfet du Pas-de-Calais a réagi en affirmant sur Twitter que « l’usage du gaz lacrymogène se fait dans le respect de la réglementation » pour « mettre fin aux tentatives d’intrusion sur la rocade, sur les sites du port et du tunnel sous la Manche et pour stopper les débordements et les rixes entre migrants ».
« Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné »
En visite à Calais le 16 janvier Emmanuel Macron s’était élevé contre « l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques ou confisquent les effets personnels » des migrants, tout en précisant que « si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné ».
Pour l’écrivain, « quand un policier, individuellement, dépasse les bornes, on appelle cela une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on appelle cela un protocole. Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure. »
A l’appui de sa charge, Yann Moix rappelle les conclusions d’un rapport de l'administration en octobre selon lequel des « manquements » à la déontologie policière étaient « plausibles » à Calais, avec un usage « disproportionné » des gaz lacrymogènes.
Plusieurs tribunes, signées d’intellectuels voire de proches d’Emmanuel Macron, ont dénoncé ces dernières semaines la politique menée en matière migratoire pour son aspect coercitif, alors qu’un projet de loi sur l’immigration, qui prévoit un doublement de la durée de séjour en centre de rétention administratif (porté à 90 jours), est attendu en février au Parlement.