Abandon de Notre-Dame-des-Landes: La maire de Nantes parle d'une «trahison» et d'un «déni de démocratie»
AEROPORT•La maire de Nantes (PS), Johanna Rolland, demande un rendez-vous au président de la République…David Phelippeau
L'essentiel
- En 2016, les électeurs de Loire-Atlantique s’étaient prononcés en faveur du transfert de l’aéroport Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, l’abandon de ce projet par le gouvernement « bafoue clairement l’expression démocratique », selon Johanna Rolland.
- La maire de Nantes rappelle qu’il « y a eu 180 décisions de justice toutes favorables au transfert » de l’aéroport.
Elle dénonce avec des mots forts. La maire de Nantes (PS) Johanna Rolland estime que la décision de l’Etat de ne pas réaliser le transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique à Notre-Dame-des-Landes « bafoue clairement l’expression démocratique qui s’est exprimée le 26 juin 2016 [ 55% de oui à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes]. Une majorité de citoyens s’est exprimée en faveur du transfert et 18 mois après l’Etat leur dit : “Votre vote ne compte pas !” C’est un véritable déni de démocratie. »
Elle poursuit : « Cette décision affaiblit l’Etat de droit : il y a eu 180 décisions de justice toutes favorables au transfert. Elle va à l’encontre de la position de 20 collectivités réunies au sein du syndicat mixte aéroportuaire. Cela va bien sûr interroger aujourd’hui et demain d’autres projets dans toute la France. »
« Un enjeu : l’emploi »
La maire parle d’un « mauvais coup porté au grand Ouest » et « pour nous, une trahison ». « Oui, à Paris, nous avons deux aéroports internationaux, mais Paris n’est pas toute la France, explique Johanna Rolland. Ici, dans l’Ouest, le trafic aérien est en forte augmentation. Et tout le monde convient qu’une réponse est impérativement nécessaire. Cette réponse a été construite ici en faisant fi de nos concurrences territoriales ou de nos différences politiques. Parce que nous avons un défi commun : c’est l’accessibilité de deux régions excentrées en Europe. Avec un enjeu concret pour les habitants : l’emploi. »
Elle veut un rendez-vous avec Emmanuel Macron
La maire de Nantes annonce dès aujourd’hui qu’elle va réunir « dès samedi une conférence des acteurs économiques et de l’enseignement supérieur et de la recherche du territoire […] pour tirer les conséquences de cette nouvelle donne ».
Enfin, elle demande officiellement au président de la République de la recevoir « pour parler de la métropole, de l’avenir du grand Ouest ». Elle envisage de lui poser une question : « Est-ce que l’Ouest peut encore compter sur l’Etat pour son avenir ? »