Marseille: Le chômage baisse plus d'un an après l'adoption de 19 mesures pour l'emploi
EMPLOI•Le chômage a chuté à 11,8% et 7.500 emplois ont été créés depuis 2014...Adrien Max
L'essentiel
- Un conseil municipal extraordinaire a adopté 19 mesures en faveur de l’emploi en juin 2016.
- La mairie organisait une conférence de presse pour tirer un bilan de ces mesures.
- Le chômage à Marseille recule, pour atteindre 11.8 % et 7.500 emplois ont été créés depuis 2014.
- Le Grand Port Maritime, le secteur de la santé et le tourisme sont les locomotives de ce dynamisme.
13 juin 2016. Le conseil municipal extraordinaire de Marseille sur l' emploi adoptait, 19 propositions après l’audition de 50 acteurs économiques du territoire. Ce lundi, soit plus d’un an après, une conférence de presse était organisée par la mairie pour revenir sur le bilan des mesures adoptées.
Jean-Claude Gaudin maire de Marseille, Dominique Tian, premier adjoint délégué à l’emploi, Didier Parakian, adjoint délégué à l’économie et Patrick Zaoui, délégué à la formation professionnelle, présidaient cette conférence, en présence de Stéphane Ravier, conseiller municipal FN, notamment. Jean-Marc Coppola, conseiller municipal PCF, était aussi présent, il était d’ailleurs à l’initiative de ce plan pour l’emploi, adopté par tous les bords politiques.
7.500 emplois créés depuis 2014
Tous se sont félicités de l’adoption des mesures, et surtout de leurs conséquences positives en termes d’emploi. Le taux de chômage recule à Marseille depuis 2013 pour atteindre 11,8 %, selon les derniers chiffres, et plus de 7.500 emplois ont été créés depuis 2014.
L’objectif principal était de réduire l’écart entre taux de chômage national et celui du bassin d’emploi marseillais. Là aussi la mission semble en passe d’être réussie, puisque 2,7 points séparent le taux national du taux marseillais, contre 3,4 en 2011. Rappelons que Marseille partait de très loin puisqu’il était de 11 points dans les années 90 !
« Les chiffres clés de Marseille annoncés en cette fin d’année sont aussi l’expression de la mutation amorcée », a déclaré Jean-Claude Gaudin, avant de détailler les secteurs concernés :
- 43.500 emplois autour du Grand Port Maritime
- 80.000 emplois dans le secteur de la santé
- 30.500 dans le secteur du tourisme
Une nouvelle école de la deuxième chance
Didier Parakian a également évoqué la force du numérique en termes d’emploi, 46.000, avec la présence de 13 câbles sous-marins à Marseille. « C’est la raison pour laquelle de grandes entreprises mondiales choisissent notre ville pour installer leur Data Center », avance l’élu. Le port, poumon économique du territoire qui représente plus de 10 % des richesses du département, va voir la création d’un technopôle de la mer à l’Estaque Maritime à l’horizon 2020.
Didier Parakian a rappelé qu’il était nécessaire « d’exploiter les pépites, mais que l’emploi devait être accessible à tous les niveaux de qualification. » Pour cela une école de la deuxième chance, présidée par Louis Aloccio, va voir le jour dans les quartiers Sud de la ville. Une académie du sport a aussi été inaugurée pour former les jeunes aux emplois dans le domaine sportif, qui pourrait représenter jusqu’à 10.000 emplois.
Encore des améliorations
Jean-Marc Coppola, conseiller municipal issu du parti communiste français (PCF) de la ville de Marseille s’est une nouvelle fois félicité de ces mesures en faveur de l’emploi. Il a cependant tenu à souligner le retard des Marseillais dans la pratique de l’anglais, notamment pour le tourisme. Il regrette aussi la quasi-obligation d’avoir recours à des travailleurs détachés dans certaines fonctions industrielles, faute d’avoir les compétences à Marseille.
Benoit Payan, conseiller municipal PS, considère que tant les infrastructures ne seront pas là, il sera difficile d’attirer de grandes entreprises :
« « Vous pensez vraiment qu’une entreprise va faire le choix de venir s’installer à Marseille alors qu’il n’y a pas de transports, pas de crèches, qu’il pleut dans les écoles et qu’au niveau culturel il n’y a rien ? » »
La dynamique semble là mais beaucoup reste à faire.