VIDEO. Manifestation contre la loi Travail: Les opposants à Macron sont déjà prêts à poursuivre la mobilisation
SOCIAL•D'autres journées d'action sont déjà prévues en septembre...Nicolas Raffin
L'essentiel
- Environ 24.000 personnes ont défilé à Paris.
- De nombreux manifestants sont prêts à se mobiliser également le 21 et le 23 septembre.
- Les ordonnances réformant le Code du travail doivent être examinées en Conseil des ministres le 22 septembre.
La «loi Travail XXL » dénoncée par plusieurs syndicats a mobilisé presque autant d’opposants que sa « première » version de 2016. A Paris, 24.000 manifestants étaient présents dans les rues ce mardi selon la préfecture de police (60.000 d’après la CGT). Le 9 mars 2016, ils étaient environ 28.000 pour protester contre le projet de Myriam El-Khomri.
La CGT, qui avait co-organisé cette journée de mobilisation avec Solidaires, la FSU et l’Unef, y voit une réussite. Les manifestants rencontrés dans le cortège entre Bastille et place d’Italie semblaient quant à eux très déterminés. « Ces ordonnances, c’est la logique de la loi Travail poussée à l’extrême. Plus il y a de journées de mobilisation, mieux c’est », affirme Pierre, un étudiant de 24 ans.
« C’est un truc de journaliste ça »
Deux autres journées de manifestation sont en effet prévues en septembre : le jeudi 21, à l’appel de la CGT… et le samedi 23, à l’initiative de la France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs sympathisants FI rencontrés ce mardi dans le défilé ne voient aucune contradiction ou concurrence entre les mouvements : « C’est un truc de journaliste ça, lance Marie, une jeune pâtissière. La France insoumise veut relayer l’opposition auprès des non-salariés, de ceux qui ne peuvent pas se libérer la semaine pour aller manifester ».
A l’inverse, Julien et Farida, qui sont tous les deux infirmiers, regrettent le manque de cohésion entre les opposants à la politique du gouvernement. « L’unité qu’il y avait au moment de loi El-Khomri, c’était mieux, explique Julien. Emmanuel Macron a réussi à diviser les syndicats, ils sont tombés dans le panneau ». Le couple assure néanmoins qu’il participera aux deux autres manifestations de septembre.
« Je ne vois pas comment je pourrais trouver un autre travail »
Au-delà des ordonnances visant à réformer le Code du travail, les manifestants s’inquiètent aussi de la politique globale menée par l’exécutif. Semhane, par exemple, ne sait toujours pas si son contrat aidé sera renouvelé cette année. « J’ai 57 ans, je ne vois pas comment je pourrais trouver un autre travail » affirme-t-elle.
Pour d’autres, c’est le mot « fainéants » employé par Emmanuel Macron qui les a marqués. Même si l’Elysée a affirmé que le mot visait les responsables politiques, certains ne décolèrent pas contre l’expression, comme Véronique, qui affiche fièrement le mot sur sa tête :
Face à eux, l’exécutif ne semble avoir aucune intention de lâcher du lest sur les réformes. « Le débat social ne se mesure pas seulement à la rue et à la manifestation » a expliqué Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Il faudra attendre le 22 septembre, jour d’examen des ordonnances en Conseil des ministres, pour vérifier l’inflexibilité d’Emmanuel Macron.