VIDEO. Affaire Grégory: Un rapport de gendarmerie incrimine Bernard Laroche
ENQUETE•Il avait été le premier suspect de l’affaire avant d’être libéré en 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory...20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Le petit Grégory, 4 ans, a été découvert mort en 1984.
- Bernard Laroche avait été le premier suspect de l’affaire avant d’être libéré en 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
- Plus de 30 ans après, les gendarmes ont relancé l’enquête.
«Nous pouvons affirmer que Bernard Laroche est l’auteur de l’enlèvement de Grégory » Villemin, le 16 octobre 1984 à Lépanges (Vosges), écrivent les experts du département sciences de l’analyse criminelle de la gendarmerie dans un rapport de 48 pages daté du 10 mai 2017, dont Le Journal du dimanche cite dimanche des extraits.
Bernard Laroche avait été le premier suspect de l’affaire avant d’être libéré en 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
« De nouveaux recoupements et sur des témoignages oubliés, exhumés du dossier judiciaire »
Les auteurs du rapport s’appuient « sur de nouveaux recoupements et sur des témoignages oubliés, exhumés du dossier judiciaire », selon le JDD. Ils estiment démontrer que l’enlèvement de l’enfant a été effectué par Bernard Laroche, accompagné de sa nièce Murielle Bolle. Le JDD affirme en outre que selon ce même rapport, l’assassinat de l’enfant qui a suivi a été commis par une deuxième équipe.
Parmi les témoignages sur lesquels s’appuie le rapport figure « celui de l’amant d’une fermière de Lépanges, qui a certifié avoir vu Laroche "et une rouquine" (Murielle Bolle a les cheveux roux) s’approcher de chez les Villemin l’après-midi du crime », écrit le JDD.
Murielle Bolle avait accusé Bernard Laroche avant de se rétracter
L’affaire Grégory a été relancée de manière spectaculaire à la mi-juin avec l’arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, soupçonnés d’avoir joué les « corbeaux » de l’affaire, en envoyant une série de lettres anonymes très bien renseignées. Mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort, les deux septuagénaires, jamais inquiétés jusqu’alors, avaient été remis en liberté quelques jours plus tard, sous contrôle judiciaire strict.
Âgée de 48 ans, Murielle Bolle a été mise en examen le 29 juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Adolescente à l’époque des faits, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la rivière Vologne, avant de se rétracter.
Un nouveau scénario en deux actes ?
Le rapport des enquêteurs émet alors un nouveau scénario dans l’affaire Grégory. Celui d’un meurtre en famille réalisé en deux actes et dans lequel Bernard Laroche et Murielle Bolle n’auraient été « que les maillons d’un plan plus global ». Ils auraient bien enlevé le petit Grégory, « mais plusieurs éléments tendent à faire douter la culpabilité du duo formé par Bernard Laroche et Murielle Bolle concernant l’assassinat, écrivent les gendarmes.
Mais qui a agi lors du deuxième acte qui s’est conclu par la mort de Grégory ? Le JDD fait part des soupçons des gendarmes sur Marcel et Jacqueline Jacob, l’oncle et la tante de Jean-Marie Villemain, le père du petit Grégory. C’est ce couple qui a été placé en garde à vue le 15 juin dernier puis mis en examen pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », bien qu’ils aient nié tous deux avoir participé à l’assassinat du petit Grégory.
Dix pages du rapport listent les soupçons des gendarmes sur le couple Jacob, indique le Journal du Dimanche. A commencer par les alibis brandis par les deux suspects. L’analyse des gendarmes pâtit cependant des lacunes de l’enquête initiale, note l’hebdomadaire. Des vérifications font défaut ; aucun aveu, aucune preuve matérielle ne figure au dossier.