HOMMAGEComment la ministre de la Santé décrit Simone Veil, son ex-belle-mère

Décès de Simone Veil: «C'est un passage de relais», avoue Agnès Buzyn, son ex-belle-fille

HOMMAGEAgnès Buzyn, actuelle ministre de la Santé, a épousé en premières noces l'un des fils de l'ancienne ministre de la Santé...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Je ressens une grande émotion, c’est un passage de relais qui me trouble », a reconnu ce vendredi Agnès Buzyn, l’actuelle ministre de la Santé. Qui est également l’ancienne belle-fille de Simone Veil, décédée ce vendredi 30 juin. Celle qui l’a bien connue a dépeint une femme tenace, chaleureuse et impressionnante à l’AFP.

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Agnès Buzyn a épousé un fils de Simone Veil

Car Agnès Buzyn, 54 ans, avait épousé en premières noces l’un des fils de Simone Veil. « Je l’ai connue jeune, lorsque j’étais encore étudiante, et j’avais pour elle une immense admiration », a-t-elle assuré.

« Dans le privé aussi, elle avait une stature qui impressionnait, due à son aura et à son parcours », s’est souvenueAgnès Buzyn. « Mais elle compensait cela par une très grande proximité, une chaleur humaine, une attention aux autres. Elle était très protectrice de sa famille. »

Marquée par la déportation

La tragédie de la déportation « a marqué la vie » de Simone Veil et « explique ses positions et sa ténacité », insiste l’actuelle ministre de la Santé. Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 alors qu’elle n’avait que 16 ans, Simone Veil avait été déportée à Auschwitz avec l’une de ses sœurs et sa mère.

« Nous n’étions que des victimes honteuses, des animaux tatoués. Il nous faut donc vivre avec ça », écrivit-elle dans son autobiographie Une Vie. Lorsqu’elle était entrée à l’Académie française, en 2008, elle avait fait graver son numéro de déportée sur son épée d’académicienne.

« Cette expérience a fait ce qu’elle était, elle a marqué sa vie et un changement dans son échelle de valeurs. Elle explique ses positions, sa ténacité », a estimé Agnès Buzyn, dont le père avait lui aussi été déporté.

« Elle était proche de mon père. Ils avaient cette forme de complicité (liée à ce traumatisme, ndlr), même si tout n’était pas dit » entre eux au sujet de la Shoah, a poursuivi la ministre.

« Elle m’a donné goût à la vie publique »

« Elle m’a donné goût à la vie publique et m’a fait voir la politique sous son jour le plus noble (…) , a conclu la ministre des Solidarités et de la Santé. Qui voit dans cette disparition un passage de témoin.

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En effet, son ex-belle-mère avait été ministre de la Santé entre 1974 et 1978, période marquée par l’adoption en 1975 de la loi Veil autorisant l’avortement, puis ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville entre 1993 et 1995.