Attentat sur les Champs-Elysées: Xavier J., le policier assassiné, était présent aux abords du Bataclan le soir de l'attaque
TÉMOIGNAGE•Le journaliste de la BBC Nick Garnett avait rencontré Xavier J. au Bataclan en novembre dernier, à l’occasion de la réouverture de la salle…Hélène Sergent
«Si je suis là avec mon ami c’est pour célébrer la vie et dire non au terrorisme. » C’est avec ces quelques mots que Xavier. J, le policier assassiné jeudi soir dans l’attentat des Champs-Elysées, expliquait à un journaliste anglais la raison de sa venue au concert de réouverture du Bataclan en novembre dernier. Un témoignage douloureux mis en ligne ce samedi par le reporter de la chaîne britannique BBC, Nick Garnett.
Intervenu le soir du 13 novembre
« Quand j’ai vu son visage à la télévision, je savais que je le connaissais, que je lui avais parlé mais je ne me souvenais plus dans quelles circonstances. J’ai tilté lorsque j’ai entendu son nom », explique le journaliste. Leur rencontre remonte au 12 novembre 2016.
Un an après les attaques terroristes qui ont tué 130 personnes, une foule s’est donnée rendrez-vous pour applaudir Sting à l’occasion de la réouverture du Bataclan. « Je l’ai rencontré au fond de la salle de pendant mon reportage, […] c’était un jeune homme sympathique, il parlait anglais. […] Au fur et à mesure de la conversation, j’ai compris qu’il était policier, il était venu avec un ami qui était en chaise roulante », se souvient Nick Garnett.
Dans la bande sonore mise en ligne sur le site SoundCloud datée de cette rencontre, Xavier. J témoigne : « Je suis venu à plusieurs reprises ici dans le cadre de soirées gay et à l’occasion de plusieurs concerts […]. Rouvrir un an après, c’est un symbole […] Si je suis là ce soir, c’est principalement pour ça, pour la réouverture. J’aime Sting, je n’ai rien contre lui, c’est un excellent artiste mais être ici c’est ça le plus important, peu importe le groupe ou le chanteur qui se produit. »
Un symbole d’autant plus fort que Xavier, tué jeudi soir, avait été envoyé aux abords de la salle visée par les terroristes. « Cet homme a aidé les blessés qui s’échappaient du Bataclan le soir du 13 novembre […] mais il avait le sentiment qu’il devait revenir dans cette salle parmi le public, un an après, en sachant ce qu’il s’était passé. Et jeudi soir, assis dans son bus, alors qu’il portait probablement un gilet pare-balles et qu’il était entouré de ses collègues sur l’une des avenues les plus fréquentées de Paris, sa vie s’est arrêtée », conclut Nick Garnett de la BBC.