Crise en Guyane: Un blocage total annoncé pour lundi
OUTRE-MER•Une fermeture totale jusqu’à nouvel ordre, avec interdiction de franchir les barrages même à pied, à moto ou à vélo...20 Minutes avec AFP
Après qu’un policier a été sérieusement blessé vendredi, le collectif « Pou La Gwiyann dékolé » (« Pour que la Guyane décolle »), qui pilote le mouvement social agitant la Guyane depuis plus de deux semaines, a annoncé le blocage « total » du département à partir de lundi. Les barrages érigés dans les villes guyanaises seront ouverts dimanche de 7h à minuit, puis il y aura « fermeture totale jusqu’à nouvel ordre », avec interdiction, même pour les personnes voulant passer à pied, à moto ou à vélo, de les franchir, a annoncé l’un de ses cadres.
« Stop aux barrages en Guyane »
Le commissaire Joël Terry, numéro 2 de la police en Guyane, a reçu samedi sur le seuil de sa chambre d’hôpital quelques dizaines de membres des « 500 frères contre la délinquance », très actifs durant la manifestation. Son geste a permis de tranquilliser les esprits.
Mais le durcissement du contrôle des barrages a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, où un fossé semble apparaître à propos du maintien du blocage. « Il n’est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire. Une partie de la Guyane a peur de s’exprimer », affirment les signataires d’une pétition en ligne qui a recueilli un millier de paraphes. De même, environ 700 internautes font désormais partie d’un groupe Facebook intitulé « Stop aux barrages en Guyane ».
Une grève générale illimitée
La Guyane connaît depuis plus de deux semaines un mouvement social marqué par des revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives. Une grève générale illimitée a été décrétée le 25 mars, paralysant l’activité économique. Le blocage du port de Cayenne provoque des pénuries, notamment celle de produits frais. Le Conseil des ministres a validé mercredi une aide d’urgence de plus d’un milliard d’euros à destination de ce département d’outre-mer sinistré. « Pou La Gwiyann dékolé » réclame 2,1 milliards supplémentaires.