Très haut débit: Le déploiement «plus long et plus coûteux que prévu», selon la Cour des comptes
INTERNET•« L’insuffisance du co-investissement privé compromet l’atteinte de 100 % en 2022 », relèvent les Sages…20 Minutes avec AFP
Près de 15 milliards d’euros d’investissements supplémentaires. La couverture complète du territoire français en haut et très haut débit fixe va coûter plus cher que prévu, et va également prendre plus de temps, estime la Cour des comptes dans un rapport rendu public ce mardi.
Si l’objectif intermédiaire d’une couverture de 50 % des foyers et locaux professionnels en 2017 (soit environ 17,5 millions de prises), sera bien atteint, « l’insuffisance du co-investissement privé compromet l’atteinte de 100 % en 2022 », relèvent les Sages de la rue Cambon dans ce premier bilan de l’état du déploiement des réseaux fixes de haut et de très haut débit en France.
Des travaux complémentaires indispensables
«Le plan « France très haut débit » […] s’annonce plus long et plus coûteux que prévu », estime la Cour des comptes, qui se prononce pour la première fois sur cette politique publique. Or, selon elle, « les 20 milliards d’investissements publics et privés annoncés seront de facto largement dépassés et le programme d’équipement se déroulera sur une période bien plus longue ».
En cause notamment, le coût du raccordement final de l’abonné, qui n’a pas été pris en compte par le gouvernement, et impliquant 4,5 milliards d’euros d’investissements supplémentaires. En outre, « le plan « France très haut débit » comporte en germe des travaux complémentaires qui s’étendront au-delà de 2022, et de nombreux schémas directeurs territoriaux d’aménagement numérique ont adopté des échéances pouvant aller jusqu’à 2030 », souligne la Cour des comptes.
Ces travaux complémentaires, d’un montant d’environ 10,4 milliards d’euros, seront nécessaires pour couvrir et raccorder 7 millions de foyers se situant en zone d’initiative publique qui n’auront pas été traités avant 2022, précise le rapport. La Cour des comptes chiffre ainsi à 34,9 milliards d’euros, dont près de 24 milliards pour les seules zones d’initiative publique, le coût total des investissements de ce plan, raccordement final inclus, « lorsque les schémas directeurs territoriaux d’aménagement numérique auront été exécutés », autour de 2030.