Nouvelle manifestation des chauffeurs VTC contre «l'humiliation» infligée par les plateformes
GROGNE•Les accès routiers pour rejoindre les aéroports Roissy-Charles-de-Gaules et Orly sont fortement perturbés...20 Minutes avec AFP
Ils réclament une meilleure rémunération et dénoncent « l’humiliation » qui leur est infligée selon eux par les plateformes de réservation. Des centaines de chauffeurs VTC sont attendus ce jeudi à Paris pour manifester, Uber en tête. Le syndicat SCP/VTC (affilié à l’Unsa) et les associations Capa-VTC et Actif-VTC, avaient donné rendez-vous à 06h00 place de la Porte Maillot, pour un départ en milieu de journée en direction du siège d’Uber, rue de Cambrai dans le nord-est de Paris.
En conséquence, les accès routiers pour rejoindre les aéroports Roissy-Charles-de-Gaules et Orly sont fortement perturbés.
« Ubériser pour régner »
Capa-VTC dit attendre un mouvement d’ampleur, et évoque le nombre de 3.000 chauffeurs, dont des « confrères lyonnais, lillois, nantais et strasbourgeois ». « Il y a un réel ras-le-bol cette fois-ci », selon son président Helmi Mamlouk.
« Hausse de la tarification, baisse des commissions, (…) fin du salariat déguisé, fin de désactivation gratuite, fin des décisions unilatérales des applis… Nous voulons le respect !!! », résume Capa-VTC sur les réseaux sociaux.
La journée d’action servira à dire « stop aux 3,75 euros l’heure, aux commissions excessives, à la déconnexion abusive des chauffeurs par la plate-forme, à l’humiliation », avance le SCP-VTC, qui anticipe de son côté entre 500 et 1.000 chauffeurs. Le syndicat s’en prend à la première plateforme de réservation (« Ubériser pour régner ») et à la politique tarifaire dans la profession (« 360h/mois = un Smic ! Merci qui… ? »), jugée trop défavorable aux chauffeurs.
aLa hausse des tarifs d’Uber annoncée le 8 décembre a été qualifiée de « fumisterie » et d'« effet d’annonce » par les associations de chauffeurs car le géant américain a relevé dans le même temps la commission prélevée sur chaque course. Et cette hausse, soulignent-ils, n’efface pas la baisse unilatérale de 20 % du tarif à Paris, en octobre 2015, qui avait donné lieu à une vague de protestation.
Des leaders du mouvement connus des services de police
De son côté, un porte-parole d’Uber a estimé que « ce mouvement est sans rapport avec les récents changements tarifaires » de l’entreprise, et affirmé que depuis cette évolution de la grille, « les revenus des partenaires chauffeurs d’Uber ont d’ores et déjà augmenté d’environ 5 % ». Ce porte-parole a en outre assuré que deux des associations organisatrices « s’opposent de longue date à l’existence même des plateformes VTC » et « ne représentent qu’une minorité des chauffeurs ».
Selon lui, certains des leaders du mouvement « sont par ailleurs connus des services de police pour des appels et faits de violence, et font l’objet de plaintes déposées par Uber et ses employés en France, qui sont en cours d’instruction par les autorités ».
VTC de France privilégie « la diplomatie à l’offensive »
Le porte-parole de l’entreprise américaine a par ailleurs répété que sa priorité était de « continuer à améliorer la situation des chauffeurs indépendants qui utilisent l’application » en poursuivant le dialogue.
L’association VTC de France s’est elle dissociée de cette action à la dernière minute. Anticipant « de la casse », elle a affirmé à l’AFP « privilégier la diplomatie à l’offensive » tant que les débats sur la loi Grandguillaume, censée apaiser les relations entre taxis et VTC, ne sont pas clos et le texte définitivement voté.
De son côté, la fédération CFDT des transports a appelé les chauffeurs à « se déconnecter massivement » de la plateforme jeudi, sans appeler à manifester. Le syndicat a rencontré lundi la direction d’Uber. A l’issue de cette réunion -une première- Uber et la CFDT ont décidé d’ouvrir en 2017 des discussions visant à améliorer la rentabilité et la protection sociale des chauffeurs.