«Chemise arrachée»: Trois anciens salariés d'Air France condamnés à du sursis pour violences
JUSTICE•Ils étaient jugés pour violences et dégradations…20 Minutes avec AFP
La justice française a tranché ce mercredi dans l’affaire des deux dirigeants d’Air France malmenés par des salariés du groupe. Les images du DRH et d’un directeur de la compagnie aérienne, l’un torse nu, l’autre la chemise en lambeaux, avaient fait le tour du monde. Trois ex-salariés d’Air France, ont été condamnés mercredi à des peines de 3 à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal de Bobigny, qui a relaxé deux autres prévenus. Dix autres salariés et ex-salariés de la compagnie se sont vu infliger une amende de 500 euros.
Quinze salariés étaient jugés pour violences et dégradations. Fin septembre, le procureur de la 14e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny avait requis de deux à quatre mois de prison avec sursis contre cinq des prévenus, soupçonnés de violences, et une amende de 1.000 euros contre les dix autres, mis en cause pour des dégradations.
Tous les auteurs identifiés ?
A l’issue du procès, certains prévenus avaient fait part de leur sentiment d’injustice. Car, comme l’avait reconnu le parquet, tous les auteurs des violences n’ont pu être identifiés sur les vidéos. « Les gens qui ont arraché la chemise ne sont pas présents aujourd’hui », avait affirmé Vincent Martinez, seul délégué du personnel (CGT) à avoir été licencié. Avant le délibéré, il a dit être « serein », avoir « confiance en la justice française » et confié être « pressé de passer à autre chose ».
« Ce qu’on attend de voir, c’est si on a vraiment une justice indépendante », a indiqué Miguel Fortea, secrétaire général de la CGT Air France. « Le dossier est vide. S’il était étayé, il y aurait eu des sanctions exemplaires », a-t-il assuré. Avocate de 12 prévenus, Me Lilia Mhissen a dénoncé tout au long du procès « un dossier bâclé » où dominerait la volonté de trouver à tout prix des « boucs émissaires ». Une thèse battue en brèche par les avocats des parties civiles, pour qui « les infractions » sont « clairement imputables aux personnes poursuivies ». Les prévenus « n’ont pas été pris au hasard », avait affirmé Me Frédérique Beaulieu, le conseil de Xavier Broseta.