Accord financier trouvé pour la construction du canal Seine-Nord
ILE-DE-FRANCE•Sans cesse repoussé, le projet de 4,5 milliards d'euros reliera les bassins de la Seine et de l'Oise au réseau européen du nord de l'Europe...20 Minutes avec AFP
Ils auront mis le temps, mais ça y est : l’Etat, les régions Hauts-de-France et Ile-de-France et les départements intéressés sont parvenus lundi à « un accord sur un projet de protocole financier » pour la réalisation du canal Seine-Nord Europe, un projet de 4,5 milliards d’euros jusqu’ici sans cesse repoussé, a annoncé le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies.
Cet ouvrage reliera les bassins de la Seine et de l’Oise au réseau européen du nord de l’Europe, devenant une voie à grand gabarit et en partie alternative au trafic routier sur un axe économique de premier plan.
« Alain Vidalies et les collectivités se félicitent de l’aboutissement de cette phase de négociation, qui vient marquer le volontarisme et l’engagement de l’ensemble des partenaires pour la réalisation de ce projet majeur soutenu par l’Europe, au service des territoires et de l’économie nationale », selon un communiqué du secrétariat aux Transports.
Fin des travaux en 2024
Il y a tout juste une semaine, le Premier ministre Manuel Valls avait réaffirmé la volonté de l’État de voir « débuter les premiers travaux dès l’année prochaine ». Ils doivent s’achever en 2024. Le coût estimé de 4,5 milliards (mds) d’euros s’entend hors taxes.
Longue de 107 kilomètres, située entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut, la nouvelle infrastructure empruntera en partie le tracé actuel du canal du Nord, dont les voies, actuellement de 14 à 17 mètres de large, devront être élargies à 54 mètres. Six écluses et 61 ponts routiers et ferroviaires devront être construits.
Le nouveau canal permettra ainsi le transport de chargements qui atteindront, par convoi, jusqu’à 4.400 tonnes, soit un équivalent de près de 180 poids-lourds. Le report de trafic de la route à l’eau doit faire baisser les émissions de gaz carbonique et décongestionner les autoroutes régionales. Les écologistes d’EELV contestent toutefois l’intérêt du projet.
Avant une réunion décisive qui s’est tenue lundi au ministère des Transports, le financement était ainsi réparti : 1,8 md de l’Union européenne (soit 40 %), 1 md de l’État et 1 md des collectivités, 0,7 md d’emprunt. Cet emprunt sera « garanti ensemble par l’Etat et les collectivités », selon la région Hauts-de-France. Parmi les collectivités, étaient prévus 302,65 millions des Hauts-de-France, 110 de la région Ile-de-France, 200 du département du Nord, 130 de celui du Pas-de-Calais, 100 de celui de l’Oise et 70 millions de celui de la Somme.
Le forcing de Xavier Bertrand
La contribution de la région Ile-de-France a été revue à la baisse, puisqu’elle devait initialement s’élever à 210 millions d’euros. Depuis plusieurs semaines, cette collectivité se faisait tirer l’oreille et voulait connaître, avant de s’engager définitivement, le montant des recettes annuelles apportées à son budget par l’Etat.
L’accord intervenu lundi a été rendu possible « grâce notamment à un effort supplémentaire de la région Hauts-de-France » dirigée par Xavier Bertrand (LR), selon un communiqué ministériel. Cet effort, a-t-on précisé dans l’entourage de Xavier Bertrand, représente « 50 millions d’euros » et, en échange, cette région aura un siège de plus au Conseil d’administration. Outre les représentants des régions Hauts-de-France et Ile-de-France, les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, et de l’Oise sont parties prenantes de l’accord, selon le ministère des Transports.