PROCESAffaire Fiona: Bourgeon et Makhlouf, un couple uni dans le mensonge

Affaire Fiona: Bourgeon et Makhlouf, un couple immature «uni par la drogue» et le mensonge

PROCESPsychiatres et psychologues sont venus, mardi à la cour d’assises du Puy-de-Dôme, dévoiler le résultat de leurs expertises sur Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

De notre envoyé spécial à la cour d’assises du Puy-de-Dôme, à Riom,

Ils n’étaient pas mariés. Mais, au premier regard, ont entamé une relation « fusionnelle » qu’ont longuement décrite, mardi, les experts psychologues et psychiatres invités à témoigner devant , 5 ans, en 2013.

Au premier regard. Le jour de leur rencontre donc, Cécile Bourgeon invite Berkane Makhlouf à venir vivre chez elle. « C’était ma béquille », a-t-elle avoué à après la disparition de sa fille. « Grande immaturité », « immenses carences affectives », les deux accusés ont pas mal de points communs.

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Elle veut un enfant comme on veut « une glace ou un sac »

Mais des différences aussi. . Prenez Fiona par exemple. Elle a voulu l’avoir « le jour où elle a vu [dans l’immeuble] la petite fille blonde aux yeux bleus de sa voisine ». Un peu « comme on veut une glace ou un sac » en passant dans la rue, enfonce la psychologue.

Berkane Makhlouf, lui, est plus expressif. Aussi, quand il se présente devant Hélène Dubost, « il crie, il crache, il se mouche dans ses mains, il renverse la chaise ». Toxicomane au dernier degré, incapable de canaliser ses angoisses et frustrations, il s’adoucit pourtant quand elle l’interroge sur Fiona. : « On allait au parc en ensemble. On jouait à la console. Elle était intelligente, espiègle… »

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Cécile, le « maître » de Berkane en matière de dissimulation ?

Entre eux, ça a donc « matché grave » comme le rappelle l’experte dans un langage inattendu. Mais avec deux « personnalités aussi destructrices, cela ne pouvait pas tenir longtemps ». Car ce n’est pas vraiment un couple. . « Ils ont besoin de la famille et des enfants pour se procurer de la drogue et continuer à consommer ensemble. »

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C’est d’ailleurs, selon eux, la première chose à laquelle ils pensent quand survient la mort de la fillette. Ce jour-là, Berkane Makhlouf se dit « paniqué ». Cécile Bourgeon est, elle, décrite comme « froide » face à l’événement. Est-ce elle qui a l’idée du mensonge et de l’enterrement ? Impossible à dire. Mais Hélène Dubost se demande tout de même si Berkane Makhlouf n’a pas trouvé, ce jour-là, « son maître en matière de dissimulation ».

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La possibilité d’une amnésie dissociative sans certitude

Car c’est Cécile Bourgeon qui conduit la petite famille pour inhumer sa fillette « aux abords d’une forêt ». Aujourd’hui, elle ne se souvient plus du lieu exact. Patrick Blachère a donc été missionné pour savoir si elle pouvait être victime d’amnésie. « On a accouché d’une souris », lâche-t-il dès le début de son audition.

La rue à droite, la route à gauche, la pelle qui a servi à l’enterrer. Et la prière en arabe qu’ils ont récitée. La mère de Fiona se souvient de détails très particuliers. « Mais il est possible qu’elle soit l’objet d’une amnésie dissociative [concernant le lieu] sans que l’on puisse l’affirmer avec certitude », conclut le psychiatre. Après sept jours d’audience, la cour d’assises du Puy-de-Dôme est toujours aussi perplexe. Il lui en reste trois avant de rendre son verdict.