Tsiganes internés sous Vichy: Hollande reconnaît la responsabilité de la France
HOMMAGE•Un hommage national aux tsiganes est rendu pour la première fois...20 Minutes avec AFP
Présent à la entre 1940 et 1946 sur le site de l’ancien camp de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), François Hollande reconnaît la responsabilité de la France samedi. « Le jour est venu et il fallait que cette vérité soit dite », a dit le président français. « La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame », a-t-il poursuivi lors d’une cérémonie d’hommage, où étaient présents plusieurs survivants.
Une reconnaissance officielle de leurs souffrances était attendue
Soixante-dix ans après la libération des derniers Tsiganes internés en France, leurs descendants et les associations attendaient avec émotion une reconnaissance officielle de leurs souffrances. François Hollande est aussi revenu sur la discussion en cours au Parlement du projet de loi Egalité et citoyenneté, émettant l’espoir que la législation d’exception sur les gens du voyage, dénoncée par les associations, soit bientôt abolie.
Le député socialiste de Loire-Atlantique et président de la commission nationale consultative des gens du voyage Dominique Raimbourg, a-t-il rappelé, « a proposé l’abrogation de la loi de 1969, dans le cadre du projet de loi Egalité et Citoyenneté. Il en sera, je l’espère, décidé par le Parlement, pour que les gens du voyage n’aient plus ce livret de circulation à produire, pour qu’ils soient des citoyens comme les autres. »
Une obligation de rattachement à une commune
Dès 1912, dans le but de les sédentariser, les autorités françaises avaient imposé aux « nomades » un carnet anthropométrique d’identité. Supprimé en 1969, il a été remplacé par des carnets et livrets de circulation que doivent détenir les « gens du voyage » sous peine d’amende, et une obligation de rattachement à une commune.
Outre le chef de l’Etat, assistaient à la cérémonie d’hommage Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, et Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire. Plus de 500 invités participaient à la cérémonie, dont de nombreux descendants d’internés. Montreuil-Bellay était le plus grand des 31 camps gérés par les autorités françaises jusqu’en 1946, dans lesquels furent internés entre 6.000 et 6.500 nomades.