Policiers attaqués dans l'Essonne: «On ne s’attendait pas à ce qu’ils veuillent nous tuer», témoigne un policier
TEMOIN-CLE•L’homme a extirpé du véhicule en flammes un de ces collègues, aujourd’hui plongé dans un coma artificiel…C. A.
Sébastien est l’un des quatre policiers dans l’Essonne.
Ce policier de 38 ans a été qualifié de « héros » lundi matin par , .
Et pour cause. L’homme a en effet extirpé du véhicule en flammes un de ces collègues, aujourd’hui plongé dans un coma artificiel.
« Je me suis mis dessus pour l’éteindre »
« Je l’ai sorti de la voiture et je me suis mis dessus pour l’éteindre », témoigne le policier dans les colonnes du .
Cet acte de bravoure lui a valu des brûlures au deuxième degré sur les mains et un genou douloureux. « Je dois prendre des calmants et des somnifères. Je n’arrive plus à dormir et j’ai du mal à sortir de chez moi. »
« J’appréhende de retourner sur le terrain, poursuit Sébastien, qui revient sur le déroulé des faits. Depuis 12 ans que je suis affecté à Juvisy (Essonne) et je n’avais jamais vu ça… »
Le policier explique alors comment ses collègues et lui se sont retrouvés face aux agresseurs. « On n’a pas vu les jeunes arriver. Ils ont été malins, c’était bien préparé », souligne-t-il. « On était stationnés devant la (cité de la) Grande Borne, mais ils ont fait un grand tour […] pour nous surprendre. »
Des assaillants qui voulaient « tuer »
Les agresseurs se sont alors dirigés vers le véhicule dans lequel se trouvaient l’adjoint de sécurité le plus grièvement blessé et sa collègue d’Athis-Mons. « Ils ont cassé les vitres, leur ont donné des coups de poing pour les empêcher de sortir et leur ont jeté les cocktails Molotov sur les genoux. Nous sommes sortis et ils sont venus sur nous. […] Ils ont ensuite lancé un cocktail Molotov dans notre voiture. Je suis allé dans le coffre pour chercher des grenades défensives, mais ils étaient déjà partis. […] Les riverains nous ont ensuite aidés, ils ont appelé les secours. »
Sébastien s’est vu notifier vingt et un jours d’incapacité totale de travail (ITT) et de blessures morales. « Quand nous venons à la Grande-Borne, nous savons que nous pouvons être caillassés et que nous allons recevoir des cocktails Molotov. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’ils viennent au contact au niveau de nos portières et qu’ils veuillent nous tuer », conclu le policier.