La canicule bat des records et file vers l'Est
METEO•A l’origine de cette fournaise, un anticyclone de haute altitude bloqué sur une vaste région allant du Maroc à l’Allemagne...C. A. avec AFP
L’épisode caniculaire entamé mardi devrait durer jusqu’à dimanche matin et gagner l’Est du pays.
Il aura déjà marqué plusieurs records de fin de saison, selon Météo France. A Paris, le thermomètre est monté jeudi jusqu’à 36,6°, température la plus élevée mesurée fin août depuis le début des relevés (fin du 19e siècle). Mais aussi 35,6° à Lille ou 34,2° à Saint-Quentin.
Coup de chaud à l’Est
L’organisme de prévision a étendu au Grand Est sa vigilance orange canicule, qui concerne désormais 43 départements.
Quelque 36°C sont annoncés vendredi à Strasbourg (32° jeudi). En revanche, la Bretagne, la Normandie, le Bassin parisien devaient connaître vendredi un léger mais très temporaire répit, grâce à un petit vent du nord.
Le mercure devrait ainsi atteindre 33-34° à Paris, contre 36-37° jeudi.
La nuit de jeudi à vendredi a été particulièrement éprouvante dans la capitale, du fait de l’accumulation de chaleur sur plusieurs jours.
« Chaleur urbaine »
« L’effet de chaleur urbaine joue à plein », explique François Jobard, prévisionniste à Météo France : « En journée le béton absorbe le rayonnement solaire, et sitôt que le soleil se couche, il relâche la chaleur ».
A minuit jeudi soir, il faisait ainsi encore 30° à Paris, qui a dû attendre 07h du matin pour que cela tombe à 23°.
A l’origine de cette fournaise, un anticyclone de haute altitude bloqué sur une vaste région allant du Maroc à l’Allemagne, et barrant tout l’air frais qui pourrait venir de l’Atlantique.
« Ce qui rend cet épisode exceptionnel est qu’on est fin août, et qu’on n’a jamais connu un tel pic, à l’échelle du pays, et durant cinq jours, à cette période », souligne François Jobard.
Tous au ski
Alors en attendant que l’air devienne plus respirable dimanche, les messages de prévention continuent, jusque dans le métro parisien, et la population tente de prendre son mal en patience.
Les pompiers de Paris ont assuré environ un millier d’interventions de secours à victimes par jour de lundi à jeudi, dont 40 à 50 possiblement liées à l’hyperthermie. Soit « une augmentation de 15 à 20 % par rapport à un mois d’août classique ».
« On a eu des dizaines d’appels pour des ascenseurs en panne, suite à la chaleur », racontent-ils aussi, redirigeant leurs correspondants vers des techniciens : « le 18 doit être réservé aux urgences ».
Dans la Meuse, leurs collègues ont été appelés pour des départs d’incendie dans des champs ou des chaumes, et mettent en garde contre les jets de mégots mal éteints.
A Nancy, le son et lumière quotidien de la place Stanislas - qui a rassemblé plus de 457.000 personnes depuis juin - a en revanche pu avoir lieu jeudi, après avoir été annulé la veille pour cause de surchauffe d’un vidéo-projecteur.
A Amnéville (Moselle), le Snowhall, seule piste de ski en intérieur de France, fait partie du plan anti-canicule de la mairie. On y croise des personnes âgées venues, non pas skier, mais prendre le frais. Les skieurs eux arrivent en short et tongs avant d’enfiler leur combinaison - les températures de la piste sont comprises entre -3 et -1°C.
A noter enfin que cette chaleur contribue à générer des épisodes de pollution à l’ozone, notamment à Paris, en Alsace ou dans le Nord, conduisant les autorités à recommander plus encore la prudence aux populations les plus vulnérables (malades, enfants, personnes âgées…).