NICEAttentat à Nice: «J’ai vu des corps voler comme des quilles»

Attentat à Nice: «J’ai vu des corps voler comme des quilles de bowling sur son passage»

NICEUn camion a tué au moins 77 personnes à Nice...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

Ils mettent des mots sur l’horreur. Au moins 77 personnes sont mortes jeudi soir sur la Promenade des Anglais de Nice, fauchées par un camion tueur. Les témoins racontent la terreur peu après l’attaque.

« Des gens avec les jambes écrasées, la tête écrasée… »

Julien, se confie à 20 Minutes. « Nous étions avec des amis au niveau de l’hôtel Negresco. J’ai vu passer le camion à une vitesse folle, sans doute 90 km/h. Il est passé en une seconde. Il y avait beaucoup de corps sur la chaussée après. Des gens avec les jambes écrasées, la tête écrasée… 100 ou 200 mètres plus loin, j’ai entendu des coups de feu. Il va y avoir énormément de victimes. La promenade des Anglais est une chaussée à trois voies. Et dessus, il n’y avait que des gens allongés par terre. J’espère que certains vont s’en sortir. Le bilan risque d’être très lourd. »

Un témoin, sur Itele, était au plus près du camion de l'horreur. « On a frôlé la mort. On a halluciné. On pensait que ça allait nous arriver. [Le camion] zigzaguait, on ne savait pas où il allait. J’ai choisi la droite, ma femme a pris à gauche. A 1 m près, elle était morte. (…) Le camion arrachait tout, les poteaux, les arbres. On n’a jamais vu ça de notre vie. Des gens se sont accrochés aux portes et ont essayé de l’arrêter. »

« J’ai vu des corps voler comme des quilles de bowling sur son passage »

Damien Allemand, journaliste à Nice-Matin raconte cette « soirée de l’horreur » sur le site Medium :

« La Prom’était noire de monde. (…) Une fraction de seconde plus tard, un énorme camion blanc filait à une allure folle sur les gens donnant des coups de volant pour faucher un maximum de personnes. Ce camion de la mort est passé à quelques mètres de moi et je n’ai pas réalisé. J’ai vu des corps voler comme des quilles de bowling sur son passage. Entendu des bruits, des hurlements que je n’oublierai jamais. J’étais tétanisé. Je n’ai pas bougé. J’ai suivi ce corbillard des yeux. Autour de moi, c’était la panique. Les gens couraient, criaient, pleuraient. Alors, j’ai réalisé. Et j’ai couru avec eux. »

Kevin était aussi à Nice avec sa femme et ses deux enfants. Peu avant le drame, la famille décide d’aller acheter une glace. « Et là, la foule s’est mise à courir, c’était la panique totale », raconte-t-il à francetv info. « J’étais à peu près à 50 m des lieux. J’ai mis ma femme et mes enfants en sécurité au fond de la boutique de glaces et j’ai couru à contresens pour voir si je pouvais aider. Je n’aurais pas dû. Ce que j’ai vu, c’est horrible. Des corps de femmes écrasées, plein de sang, il n’y avait plus personne à secourir alors j’ai rebroussé chemin. »